J'ai longtemps hésité avant de virer de mon mur certains de ceux que FaceBook nomme des amis. J'en avais moi-même fait les frais, pas seulement des amis à la mode FaceBook mais aussi IRL (In Real Life, comme disent les anglophones) quand le délire anti-mélenchonien avait atteint des sommets. Exprimant d'abord ma tristesse pour tenter de les empêcher de se compromettre, le déni avait fini par l'emporter. Ma décision est douloureuse, cette exclusion n'étant nulle censure, libre à eux de continuer ailleurs que chez moi, mais une réaction sanitaire. J'ai en effet appris à éviter les contrariétés pour vivre plus sereinement, que ce soit dans le travail ou l'intimité. Depuis que je ne m'énerve plus, je somatise beaucoup moins et la vie est beaucoup plus gaie, ce qui ne m'empêche pas d'apprécier l'éventualité d'un retour des "jours heureux", car ma révolte contre les inégalités, l'injustice et le cynisme n'a par contre pas faibli !
Les commentaires affligeants sont particulièrement pénibles lorsqu'ils proviennent de personnes que j'admirais et qui ont chu de leur piédestal en se répandant en calomnies avec la plus grande mauvaise mauvaise foi ou un délire paranoïaque qui ne permet aucun débat. J'ai remarqué qu'ils ou elles étaient souvent des gens de pouvoir, directeurs de grande école commerciale ou de festival, réalisateurs de documentaires à l'ego surdimensionné par rapport à leurs œuvres devenues banales avec le temps, chefs de petites entreprises dans le multimédia, etc. À se demander si l'intelligence de Mélenchon ne leur fait pas de l'ombre, sorte de querelle de coqs d'un point de vue psychanalytique. J'en suis venu à souvent chercher du côté de l'analyse les raisons absurdes qui leur font proférer des propos négationnistes et à certains gouvernements de reproduire les crimes qu'ils avaient subis.
En fin de semaine j'ai lu ainsi n'importe quoi concernant l'ALBA sans qu'ils s'en soient informés par eux-mêmes au lieu de reproduire des articles mensongers publiés dans Le Monde par exemple, journal aux mains de milliardaires dont le héraut est le pantin Macron. Quant aux amalgames, que je préfère dentaires bien que n'appréciant guère les séances de torture, il est incroyable que les rapprochements avec le stalinisme soient encore de mise aujourd'hui. Mélenchon a parfaitement répondu à ces allégations dans sa 25e revue hebdomadaire sur YouTube (ou mieux lors de son discours de Toulouse hier dimanche devant 70 000 personnes).


J'imagine que quelques uns défendent leur pré carré et que nombreux ont simplement peur du changement, préférant la souffrance qu'ils connaissent à une autre supposée dont ils ignorent tout.
Enfin, comme je crois d'une part Jean Renoir lorsqu'il avance qu'on ne convainc personne qui ne veuille être convaincu, et que d'autre part je ne peux pas passer mon temps à rabâcher les mêmes explications à des interlocuteurs qui n'en ont cure. Je préfère m'éviter de lire cette littérature nauséabonde qui s'affichait là, en coupant toute communication qui semble inutile. Contrairement à ce qu'ils imaginent, je débats régulièrement avec des amis qui ne partagent pas du tout mes opinions, parfois même les pires, à condition qu'ils défendent clairement leurs points de vue et leurs intérêts sans être obligés d'inventer n'importe quoi... Cela ne me fait pas forcément plaisir, mais j'essaie toujours de comprendre ce qui les agit.

N.B.: les photos d'Olivier Degorce qui illustrent actuellement ma page FaceBook ont été prises à Londres le mois dernier, dans la rue et en concert devant la Mascarade Machine.