70 Multimedia - juin 2008 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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vendredi 27 juin 2008

Un pont sur la toile


Comme je viens de l'écrire sur tchatchhh à la fin de mon billet sur Rossini, j'ai réussi à me connecter au Net depuis le TGV qui nous emportait vers Marseille grâce à la clé USB 3G+ dans laquelle j'ai glissé la puce de mon iPhone. Pas besoin de wi-fi ni de quoi que ce soit d'autre. Mon MacBook peut fonctionner sur la Toile même en rase campagne, et pour pas un rond puisque mon abonnement Internet est illimité en ce qui concerne la navigation et les mails. Quand je l'ai achetée, la clé était en promo chez Orange à 30 euros. Un miracle ! Chaque "avancée" technologique m'épate. Nous marinons dans Jules Verne. Mes rêves d'enfant prennent corps. Comment voulez-vous grandir avec ça !
J'ai donc aussi délocalisé mon blog depuis le début de la semaine dernière et ce jusqu'à dimanche pour pouvoir converser avec Karine Lebrun sur le blog à deux dont elle a eu l'initiative. J'y ai parlé du son et de l'image, du voyeurisme, du Drame, du chanteur Franck Royon Le Mée, des droits d'auteur, du sampling, de la création musicale, de la difficulté d'être et du choix, de la Pompafleurs des Ptits Repères et j'ai digressé allègrement comme d'habitude ! Karine a évoqué Marcel Duchamp, Victor Marzouk, Daniel Spoerri, Benoît Le Guein, Joël Hubaut (Put Put à l'écoute), Makigami Koichi (aussi), Christian Marclay, Marcel Broodthaers (entretien radiophonique avec chat )... Et tous les deux d'étranges gastronomies...
De mon côté j'ai donné à entendre Radio Silence (du cd "Carton"), Pas de cadeau (un trio du Drame sur le vinyle "18 surprises pour Noël"), Le poil et la plume (du cd "L'hallali") et surtout le premier mouvement d'une radiophonie inédite de 1976 intitulée Elfes' Symphonie.
Il suffit de cliquer sur Tchatchhh et vous y êtes (si vous lisez ce billet dans quelques temps, il faudra simplement y choisir mon nom parmi les invités ou bien juin 2008). Comme ici, il n'y a plus qu'à remonter le temps. Les blogs se lisent bizarrement par bonds de bas en haut, mais heureusement de haut en bas, et de gauche à droite !
Je ne dors toujours pas. Il fait très chaud. J'ai le vertige et un peu mal au dos. Le chat Scotch m'en a encore fait voir de toutes les couleurs pendant le voyage, façon de parler, il stresse quand on le trimbale dans son panier et s'oublie, c'est comme ça qu'on dit lorsqu'il se rappelle à notre bon souvenir par un parfum qui me fait me précipiter pour ne pas incommoder le wagon. Je m'enferme dans les toilettes de l'IDzen pour tout nettoyer, la caisse et le matou.
Pour celles et ceux qui s'inquiètent de la santé de Françoise, elle doit être prudente, mais, sur la voie de la guérison, elle échappe pour l'instant à l'opération. Tout va bien. Elle revit. Le bougainvillier explose. Les potimarrons pullulent. Les abricots mûrissent. Les poissons se multiplient. Nous marchons sur l'eau.

mardi 17 juin 2008

Tchatchhh


Depuis hier matin et jusqu'au 29 juin, je participe à un blog à deux avec Karine Lebrun sur son site Tchatchhh. Comme si je n'avais pas assez de travail avec le mien !
Dans son mode d'emploi, Karine Lebrun explique : J'invite quelqu'un ou quelqu’un peut se manifester et décider d’être invité. Nous nous donnons rendez-vous pour une conversation sur tchatchhh. Mon invité(e) peut garder l'anonymat s'il le souhaite. Il prendra alors un pseudonyme aussi farfelu qu’il le désire. Une conversation a une durée variable fixée à l'avance par mon invité(e). Elle peut se faire en un jour, une nuit, une semaine, un mois. Elle peut ne plus en finir (sous réserve). L’important est de débuter à la date prévue. La fin se fera sans préavis à l’heure affichée dans le premier billet. En préambule, je publie un message pour annoncer la conversation et présenter mon invité(e). En guise de présentation, mon invité(e) doit faire un petit don de sa personne. Une image, un mot, un CV, un son, une recette de cuisine, une vidéo etc. Ce qu’il veut. Mon invité(e) commence la conversation. Il peut utiliser des mots, des sons et des images en utilisant l’interface du blog dont il aura accès avec son nom et un mot de passe de son choix. Le médium choisi détermine le médium que j'emploie pour ma réponse. Il doit être identique mais il peut changer en cours de conversation selon l'envie de mon invité(e). Mon invité(e) peut publier plusieurs billets par jour, voire par heure, mais il doit attendre ma réponse avant de publier le suivant. Les commentaires demeurent ouverts.
Pendant les deux semaines qui viennent, vous pourrez donc lire deux blogs pour le prix d'un un !

Recadrage d'une photo envoyée par Karine lors de son mariage avec l'ami Sacha Gattino, un des rares designers sonores dignes de ce nom... La robe renvoie à l'anonymat évoqué par Karine dans sa réponse à mon premier billet !

lundi 16 juin 2008

Combat


Sur le site de la SRF, Pierre-Oscar Lévy annonce qu'il arrête son blog et va bientôt tout effacer. Vertige du vide. Je relis tout et copie quelques images qu'il a l'habitude de prendre lorsqu'il se déplace, en métro ou à pieds. Il évoque le découragement avec la même sincérité qu'il a su montrer les ambiguïtés de la condition humaine et oser en exposer la fragilité. Je rédige ce commentaire que je me répète en litanie comme si c'était le Yi King :
Après les mauvaises nouvelles, viennent les bonnes nouvelles. Question de patience.
Mais après les bonnes, reviennent les mauvaises. Pas trop d'emballement.
Aller-retour sous forme de cycles qu'il faut savoir négocier avec soi-même. La vie est une course d'obstacles où l'on en saute un pour mieux aborder le suivant.
C'est la curiosité qui me tient et la tendresse de celles et ceux qui tiennent aussi à ce que je continue.
Amitié solidaire,
Jean-Jacques

jeudi 5 juin 2008

L'opéra des 100 lapins, ce soir au Cube


Depuis sa création au Centre Georges Pompidou en mai 2006, on nous réclamait une nouvelle représentation de Nabaz'mob à Paris. C'est chose faite, ou presque, puisque c'est ce soir à l'Auditorium d'Issy-les-Moulineaux à 21h pour Le Cube Festival "Les Arts Numériques dans la Ville". L'opéra pour 100 lapins communicants que j'ai composé avec Antoine Schmitt repasse donc par la case départ avant de repartir sillonner le globe. Point culminant de sa "tournée mondiale", il avait recueilli 70 000 visiteurs au NextFest de New York organisé par la revue Wired.
Le programme annonce : 100 lapins Nabaztag interprètent un opéra composé par Antoine Schmitt et Jean-Jacques Birgé. Convoquant John Cage, Steve Reich, Conlon Nancarrow ou György Ligeti, cette partition musicale et chorégraphique ouverte en trois mouvements, transmise par Wifi, joue sur la tension entre communion de l'ensemble et comportement individuel, pour créer une œuvre à la fois forte et engagée. Cet opéra questionne les problématiques du comment être ensemble, de l'organisation, de la décision et du contrôle, qui sont de plus en plus centrales et délicates dans notre monde contemporain.
Chaque fois que nous installons nos 100 petits robots sur un plateau, nous devons réinventer la mise en scène. Ça fait du monde ! Comme la partition intègre des paramètres d'indétermination, l'interprétation reste ouverte pour chaque lapin et nous réserve toujours des surprises. Notre regard s'en trouve bizarrement anthropomorphique et nous parlons de la meute comme s'ils avaient véritablement voix au chapitre. Pendant la représentation, Antoine envoie les différents mouvements et j'affine les niveaux. Lorsque tout est terminé, les bestioles retirent délicatement leurs oreilles magnétiques pour regagner leurs cantines métalliques. C'est ainsi qu'ils voyagent.

Au même programme : Nicolas Maigret et Nicolas Montgermont, Cécile Babiole et Laurent Dailleau