70 Multimedia - novembre 2009 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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vendredi 27 novembre 2009

Deux haut-parleurs dans la poche


La paire de mini haut-parleurs iHome est la solution nomade idéale pour amplifier ou donner du son à tous les portables, de l'iPhone à l'ordinateur, du Tenori-on au Kaossilator, par exemple, qui ne possèdent aucune enceinte. Déjà petits, ils se referment par un système de soufflets en accordéon et se collent ensemble magnétiquement. Un petit sac est livré avec, ainsi qu'un câble servant à les connecter en audio et à les recharger par la prise USB d'un ordinateur. Pas de batterie à changer ni de transformateur. Censés tenir 6 heures la charge, mieux vaut débrancher l'USB qui produit un léger crachotement quand on écoute de la musique. Gros son pour des petits machins. La qualité de l'iHM79 serait un peu meilleure que l'iHM77, mais il est nettement plus encombrant (voir photo ci-dessous et l'étude d'iLounge).


Comme j'ai été incapable de trouver un revendeur en France, j'ai acheté les iHM77 sur Ace Photo Digital, mais en passant par Amazon.com, solution qui m'a semblé la moins moins chère. Avec le port, ils reviennent à environ 45 euros la paire pour une livraison rapide (moins de 40 euros en tarif lent). Je les ai essayés avec mon Kaossilator dans l'autre main, déployés mais magnétiquement assemblés, et j'en ai été ravi. Ils existent même en quatre couleurs, noir, argenté, mauve et rouge. Un cadeau sympa pour Noël.
À ce propos, j'ai déjà fait mes emplettes, histoire de ne pas courir au dernier moment, d'autant que le mois de décembre est hyper chargé : trois Nabaz'mob dont un à Londres, le second module de 2025 à attaquer alors que le premier n'est pas terminé, conférences, interviews, réunions, sorties, dîners, je viens d'écrire la préface du livre sur ma tante Arlette Martin et je voudrais commencer la refonte de mon site pour lequel j'aurais besoin d'un stagiaire zélé ou d'un webmestre rapide et disponible. Le mois de décembre n'est même pas commencé que les téléphones sonnent à tout bout de champ. De plus, j'ai une telle envie de faire de la musique que j'en piétine d'impatience, or les concerts prévus sont pour la Saint Glinglin...

P.S. : ravi de mes iHM77, j'ai récidivé en acquérant une paire d'ihm79 sur maison-du-son.com pour 43 euros port compris. Volume double, mais son nettement plus gras, basses flatteuses au détriment des transitoires. À côté, les ihm79 sonnent nasillards, mais claquent mieux dans l'aigu. Pour une écoute domestique et confortable je conseille les 79, mais pour l'encombrement en déplacement les 77 ! Un de mes synthés de poche sonne mieux avec l'un et un autre avec le second, ah zut ! Pour le son, vous préférerez probablement les 79, mais ils sont deux fois plus gros...

dimanche 8 novembre 2009

Les Portes closes


L'alerte Google m'ayant signalé un blog évoquant l'installation interactive des Portes réalisée avec Nicolas Clauss en 2006, je découvre la page de ZE dont les choix musicaux sonnent un agréable réveil : reportage de Tracks sur Terry Riley, des clips de Ninja Tune ou Laurie Anderson, le Screen Play de Christian Marclay par Eliott Sharp ou la Night Music du scratcheur historique, la Broken Music Composition de Milan Knizak qui utilise aussi des vinyles depuis 1963, un dessin animé de David Martin, le DVD-Rom d'Ez3kiel, le split screen de Peel, un reportage sur le Circuit Bending, etc. Rien de personnel, c'est entièrement pillé sur YouTube ou DailyMotion, mais le choix est sympa !


Sans vouloir faire de jeu de mot sur le nom de mon camarade avec le titre de ce billet, Les Portes est l'histoire de nombreuses installations monumentales. Beaucoup de travail pour trop peu de visibilité. Exposées à l'Espace Paul Ricard dans le cadre du Festival Nemo, aperçues sur Canal +, Les Portes ont terminé à la cave où elles risquent de s'abîmer sans avoir été présentées nulle part ailleurs, faute de trouver où les faire tourner ou à qui les vendre. Les aides du Dicréam ou d'Arcadi permettent de créer des œuvres, mais il n'existe aucune structure pour accompagner leur diffusion. Or c'est justement ce point épineux qui encombre le plus souvent les artistes. Nous savons créer coûte que coûte, mais nous sommes plutôt manches côté business. Les galéristes sont rares en ce domaine et leurs faillites n'arrangent pas les choses.
Cet amer constat nous fit très récemment retirer un gros projet d'une demande d'aide pour un spectacle audacieux d'Antoine Schmitt et moi-même. Nous avons préféré la repousser aux calendes grecques pour nous recentrer sur un duo live au budget plus modeste et aux conditions techniques compatibles avec n'importe quel théâtre. Travailler six mois pour une œuvre qui ne sera montrée que trois fois ne nous satisfait plus. Peut-être sommes-nous grisés ou blasés par le succès de Nabaz'mob, mais nous choisissons à nouveau de multiplier les créations plutôt que de mettre tous les œufs dans le même panier ! Rien n'indique que le succès des lapins rassurera les structures d'accueil et les acheteurs sur notre potentiel. Il faut souvent repartir à zéro avec chaque nouveau projet.

mardi 3 novembre 2009

Petit dictionnaire du design numérique


N'attendez pas de solution ou de révélation, mais les termes du design numérique que vous rencontrez ici et là dans les articles sur les nouveaux médias sont clairement expliqués par ce Petit Dictionnaire de 81 pages. Une douzaine d'auteurs ont contribué à définir les mots et les fonctions. Empan mnésique, évaluation heuristique, folksonomie, interface haptique, informatique dans les nuages, Internet des objets, lois de Fitts ou de Hick, motion design, RFID, réalité augmentée, théorie de la Gestalt, ubimédia, Web 2.0, etc., les nouveaux concepts ont donné plus souvent naissance à des associations de mots qu'à des néologismes. Ne pas y chercher de trucs et astuces, ce sont essentiellement des définitions de mots utilisés aujourd'hui par le monde institutionnel et industriel. Je remarque que je me sers de très peu d'entre eux, même si je pratique quotidiennement nombre de ces notions. Mes usages se réfèrent plus souvent à l'indétermination ou à l'aléatoire, à l'interactivité et à la générativité, au synchronisme accidentel et à l'évolution du temps, au système référentiel ou à l'inouï, au complément et à l'usure, des concepts plus ancrés dans la pratique que la théorie... Il n'empêche que ce Petit Dictionnaire des Designers Interactifs est très bien réalisé. Édité par la pétulante association des Designers Interactifs, il coûte 12 (version pdf) ou 18 euros (version papier).

lundi 2 novembre 2009

Gilbert Garcin, photographe de la renaissance


Le personnage rappelle Jacques Tati, les titres Magritte, mais les images sont bel et bien de Gilbert Garcin. Octogénaire, ce Ciotaden, ancien responsable d'une PME, commença à prendre des photos à sa retraite après un stage en Arles. Son site répertorie chronologiquement 395 tirages de 1993 à nos jours. Exposé dans le monde entier, il est en ce moment à La Ciotat jusqu'au 15 novembre à la Chapelle des Pénitents Bleus, et à Paris à la galerie des Filles du Calvaire jusqu'au 21. La photo ci-dessus qui illustre sa page d'accueil est de 2001 et s'intitule Changer le monde. À raison d'une quinzaine de photographies par an, Gilbert Garcin fait preuve d'un humour spirituel qui interroge la vanité humaine en réalisant des photomontages où il interprète, parfois avec sa femme, un personnage confronté à des situations kafkaïennes, cocasses ou fantasmatiques, dont tout le suc provient de leur juxtaposition avec le titre de chaque œuvre, dernière touche au choc de ses mondes ou des objets qu'il met en scène. Chacune raconte une petite histoire et soulève une question qui laisse rêveur. Les compositions rappellent aussi l'univers de la bande dessinée, En plus de leurs graphismes, je pense à l'absurde scientifique de Marc-Antoine Mathieu ou à la sévérité corrosive de Léon van Oukel. La visite chronologique du site est fabuleuse, mais voir de grands tirages s'impose pour profiter pleinement du noir et blanc satirique.

dimanche 1 novembre 2009

La bataille Hadopi


À lire La Bataille Hadopi, somme de 350 pages (c'est écrit gros) publiée par InLibroVeritas avec la participation d'un nombre étonnant d'auteurs plus documentés les uns que les autres, argumentant avec perspicacité et intelligence contre la misérable loi perverse dite Hadopi 2, on en arrive à espérer que l'État commettra l'imprudence de tenter de l'appliquer ! Rarement une levée de boucliers aura été plus claire contre l'injustice et l'absurde, rarement elle aura été aussi unanime. Comme l'affaire Langlois annonça Mai 68, cette loi pourrait bien sonner le glas de la somnolence dans laquelle la résistance végète depuis trop longtemps. Les millions de pirates de France et de Navarre devraient se dénoncer solidairement en cette occasion, les forces de la jeunesse n'attendant qu'un déclic pour se mettre en branle. Le gouvernement le sait bien, sinon à quoi serviraient les mesures soporifiques que constitue par exemple le RSA ? Pensez-vous que le Capital soit devenu philanthropique ? La bataille Hadopi a le mérite d'énoncer les faits, de les analyser et de donner les armes pour se battre. Le livre nomme les vrais profiteurs, industrie dite culturelle, industrie informatique et fournisseurs d'accès, dévoilant les accords honteux passés entre les majors ou les sociétés d'auteurs et certains sites, démasquant les risques énormes qu'encourent les libertés individuelles... Les propositions se précisent, les ripostes s'organisent. Les auteurs et les producteurs indépendants n'ont rien à gagner, sinon qu'à se laisser berner pour être dévorés tout cru. Leur opposer le public est d'une rare maladresse. Espérons que ceux qui sont tombés dans le panneau sauront se ressaisir à la lecture édifiante des textes remarquables de tous les contributeurs, journalistes, artistes, personnalités politiques, spécialistes d'Internet de tous bords... La bataille Hadopi est proposée sous quatre formules, la première est gratuite (fichier pdf téléchargeable par exemple sur le site Poptronics), les autres sont à 9 euros ou 19 euros (différentes qualités d'impression) et 49 euros (là c'est la totale consumériste comme sur la photo !). Fourbissez vous armes en vous plongeant dans cette saine et riche lecture.