70 Multimedia - juin 2012 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

lundi 11 juin 2012

La cage


Depuis la création au Centre Pompidou il y a six ans, c'était la première fois que nos 100 lapins jouaient dans une cage. L'opéra Nabaz'mob était à La Gaîté Lyrique à Paris ce week-end pour le Festival Parizone@Dream. Le public était invité à pénétrer dans la cage.
En tapant le titre j'ai immédiatement pensé au maître de l'indétermination en musique, John Cage. D'autant que hier matin j'ai reçu la visite de Lê Quan Ninh, percussionniste qui avait participé au grand orchestre du Drame il y a 25 ans et devenu un grand spécialiste de la musique du compositeur américain. Son centenaire (et le vingtième de sa mort) donne à Ninh l'occasion de tourner avec Cinq Ryoanji programmé à la Cité de la Musique le 15 décembre prochain. Il me parle aussi du spectacle Manivelles dont toute l'électricité est produite sur le plateau par les protagonistes sans avoir recours à EDF, astucieux système de dynamos et d'énergie musculaire ! Enfin, la pièce atonale de Charles Ives de 1906 intitulée The Cage me revient à l'esprit. La percussion joue le rôle du fauve qui tourne en rond. A leopard went around his cage from one side back to the other side. He stopped only when the keeper came around with meat. A boy who had been there three hours began to wonder, "Is life anything like that?".
En 2008 59 000 personnes s'étaient déplacées à Bercy Village lors de la Nuit Blanche, mais la capacité du lieu qui accueillait notre opéra était bien en dessous de la demande malgré la multiplication impromptue des représentations. La foule qui faisait la queue jusqu'à la Seine s'énervait en scandant "Libérez les lapins !".

vendredi 8 juin 2012

Nabaz'mob à La Gaîté Lyrique samedi et dimanche


Comme nous installons notre clapier ce soir tard à La Gaîté Lyrique je n'ai cette fois à proposer que des photos de la répétition. Pour en voir de belles, c'est ! Après trois ans d'absence à Paris, Nabaz'mob, notre opéra pour 100 lapins, est de retour dans le cadre de Parizone@Dream, festival de la créativité numérique. Nos bestioles seront exposées en installation non-stop de 14h à 20h demain samedi, et de 14h à 18h dimanche, dans une cage (à lapins) du Centre de ressources au 1er étage.
Également au programme Donald Abad, Charlotte Charbonnel, Collectif Anonyme, Catherine Nieky, Judith Darmont, Hugo Verlinde, Emilie Fouilloux, Djeff Regottaz, Scénocosme, sans compter les projections, conférences et concerts (Turzi & Hypnolove, Murcof & Vanessa Wagner)... L'entrée est gratuite : 3bis rue Papin 75003 Paris - Métro Arts et Métiers ou Réaumur Sébastopol.


Antoine Schmitt et moi-même serons présents le samedi de 17h à 18h, le dimanche de 16h à 18h...

mercredi 6 juin 2012

Brain storming


Voilà une éternité que Nicolas Clauss et moi n'avons collaboré sur un projet personnel. Il était parti arpenter ses Terres arbitraires. J'accumule les premières en concert et les enregistrements numériques sur le site. Nous participons tous deux à la suite de 2025, mais nous sommes cadrés par la commande. Après les modules interactifs de Flying Puppet et l'installation des Portes, la version live de nos Somnambules avait été notre dernière apparition en public.
Un appel à projet pour iPad nous donne l'occasion de faire bouillir nos ciboulots. Rejoints par Sonia Cruchon qui chapeaute l'affaire nous travaillons à vitesse V. L'écriture collective donne des ailes, délie les langues et génère une tempête sous les crânes. Il suffit que l'un des protagonistes propose une idée pour les autres embrayent aussitôt. C'est fou le temps de gagné et l'efficacité de la méthode lorsque le seul enjeu est le plaisir d'inventer. J'élucubre à tort et à travers, Nicolas coupe les cheveux en quatre à raison, Sonia pose les questions embarrassantes. Il ne nous reste plus alors qu'à vérifier la faisabilité technique auprès de Nicolas Buquet.
Ces derniers temps la ruche bagnoletaise m'empêche de bloguer sur d'autres sujets que l'effervescence qui règne à tous les étages. Pas le temps de bouquiner, ni de regarder des films, ni courir les expos. Je bûche. Les stères s'entassent dans le jardin. Les lapins continuent leur manège au premier. La musique envahit le studio. Les affaires reprennent. L'iPad, de plus en plus répandu, suscite de nouvelles commandes. Gwen Catalá peaufine la maquette de mon second roman qui sortira sur publie.net avec une soixantaine de photographies, 30 minutes de vidéo, 75 de musique et une navigation interactive innovante. J'attends Sacha Gattino pour terminer la partition sonore des petits fantômes pour les Éditions Volumiques. 2025 ex natura adoptera le même support. Il me reste la nuit pour rêver, ou plus exactement l'exquise minute où je me réveille, les yeux engourdis, sans autre choix que de transformer l'inquiétude en (ré)solution. C'est incroyable comme être actif de 6 à 10 heures est productif. J'ai terminé la composition de Dark Power, une pièce symphonique pour Arles début juillet, réalisé quelques illustrations musicales pour d'autres montages photos, et je dois maintenant préparer les interventions live au Théâtre Antique.
Lorsque le soleil daigne montrer ses rayons, travailler en plein air joint l'utile à l'agréable. Les moineaux piaillent autant qu'ils peuvent. Les corbeaux ponctuent la scène de croassements fuzz et wah-wah. Les clochettes japonaises tintent. Mais pour écrire l'ombre est plus propice.