Il ne reste pas grand chose des centaines de spectacles que nous n'avons donnés qu'une seule fois. Nous avons oublié. C'est toujours beaucoup de travail, mais la mémoire est volatile par essence. Nous oublions les émotions intenses du spectacle vivant au profit des notes, des images, fixes ou mouvantes, que l'on a pris le temps d'imprimer. Comprenant tôt l'importance des traces, j'enregistrai beaucoup, d'autant plus que nous pratiquions l'improvisation la plus libre qui soit. Chaque bande magnétique capte un instantané du Drame et le sauve de sa fulgurance jupitérienne. C'est se saisir d'un éclair pour le rejouer à l'infini.


Document d'archives. La qualité de l'image et du son est ce qu'elle est, pas terrible! Le 22 septembre 1988, Un Drame Musical Instantané répète Zappeurs-Pompiers 1 au cours de la Manifestation Internationale de vidéo et de télévision de Montbéliard. Le comédien Eric Houzelot, qui vient de quitter alors la troupe 4 litres 12, et la chorégraphe Lulla Card (aujourd'hui Lulla Chourlin) improvisent avec le trio du Drame. Je monte les images en direct à la zappette (débuts de la télévision par satellite) tout en jouant avec Francis Gorgé et Bernard Vitet. L'année suivante, Zappeurs-Pompiers 2, créé au Cargo à Grenoble pour les 38e Rugissants, écrit et composé par le trio du Drame, le clown Guy Pannequin et Lulla Card succèdera à ce premier jet entièrement improvisé. Nous collaborerons encore dans la même jubilation avec Lulla lors de notre succès à la Péniche-Opéra, 20 000 lieues sous les mers.
L'album suivant, Qui vive ?, sur lequel figure la musique du "2" a figé mon souvenir. Une captation en a été faite, j'ai les rushes, mais il faudrait que je trouve un moyen de transférer mes BetaSP pour raviver ma mémoire. En attendant, j'ai réalisé un petit montage du "1" bien que l'image soit sombre et le son distordu. 2 minutes 26 secondes pour le ressusciter !

Article du 5 janvier 2009