Il n'avait pas suffi que je me casse le dos jeudi dernier, hier soir j'ai tordu mon petit orteil en préparant le barbecue pour les sardines. Deux fois de suite, je pars en vrille. Un vice de fond ? Le point d'interrogation que je scotche avec du sparadrap m'arrive en pleine poire. Une vis déforme. Ma colonne vertébrale est en baïonnette et mon petit doigt ressemble aux petits gris que Françoise cueille dans le jardin pour les déguster à la suçarelle. On avait assez qu'ils saccagent nos plantations, on est passé à la contre-attaque. D'habitude, je heurte mon petit orteil quand vient l'été, mais cette fois j'étais en tongues et j'ai seulement effectué une rotation du pied gauche pour ramasser le bois mort dont j'avais besoin pour allumer le feu. C'est déprimant de recommencer chaque année le même tour. Prendre son mal en patience. Heureusement, j'étais déjà sous anti-inflammatoires à cause de mon sacrum. J'ai pris une dose d'arnica, j'essaye de faire comme si de rien. Tu parles ! Ça pique, ça brûle, je marche en crabe et me voilà épinglé à la maison sans pouvoir enfiler une chaussure. Je n'ai plus qu'à me concentrer sur les derniers fichiers de mon conejo et composer avec Bernard le carnaval brésilien accompagnant la danse des trente-deux jeunes filles. Danser, ce n'est pas demain la veille...