Entre le moment où nous avons rassuré nos mamans que nous étions bien arrivés à l'aéroport Charles de Gaulle et le temps de temps de rentrer en taxi jusqu'à la maison, Giraï, l'oncle de Françoise, est mort dans son lit à 97 ans. J'aurais préféré faire ma rentrée par une bonne nouvelle ou commencer à narrer nos aventures épiques au Laos et en Thaïlande, mais Tonton nous ravit la vedette. Giraï nous a montré la voie d'une vieillesse heureuse, aussi grâce à sa sœur Rosette, la maman de Françoise et Anny, qui s'est occupée de lui jusqu'au bout, aménageant le cabanon dans le jardin en studio plutôt qu'en l'envoyant dans une maison de retraite. Tonton, ce sont des chansons, ses rêves de brevet au concours Lépine pour sa bicyclette, le récit du génocide arménien, un humour et une espièglerie qui l'accompagnèrent jusqu'au bout. On avait parfois l'impression qu'il était ailleurs, mais il entendait tout et savait nous le faire savoir avec drôlerie et à propos. Je souhaite à toutes celles et ceux que j'aime de finir comme lui.