Hier j'ai dit des bêtises. Sur la boîte il était pourtant écrit : "trouble du comportement, modifications de la conscience, confusion, baisse de vigilance..." Pas facile de tout gérer avec un lumbago, le petit orteil en l'air et les drogues. Cela manque cruellement de souplesse. Ne jouant plus au Twister, quand sonne l'heure du blog la position devient sportive. Aujourd'hui je préfèrerais me taire en espérant que ma santé me permettra bientôt de retrouver mes esprits. C'est pas donné ! Je ne parle pas de mon corps, c'est bientôt la fin, la fin de mes douleurs. Je fais ce que je peux. C'est la panade, mais j'y travaille d'arrache-pied (aïe !). Non, c'est pas donné d'avoir quelque chose à raconter chaque soir sans se répéter ; encore faudrait-il le dire toujours avec pertinence, de différentes manières selon les humeurs, selon les couleurs du ciel ou des drapeaux. Comment y échapperais-je ? Un bout de chiffon au bout d'une perche pour qu'on le voit de loin, comme un écran que l'on empêche de s'éteindre pour rameuter les camarades. C'est dur de taper dans du mou. Quant à me taire, c'est un gag, non ?
Le film de Peter Brook est tragique. Oui, ça se passe aussi comme ça. Non, cela peut se passer autrement. Bien heureusement. Brook met en garde. Et si c'est naturel, ce n'est pas humain, car, je l'ai déjà écrit (vous voyez je perds la boule), partout où l'homme passe la nature trépasse. Il faudra bien s'accorder. Nul constat d'échec, mais du pain sur la planche à gérer le grand écart (ouïe !) entre nos rêves, les moyens que nous nous donnons pour les exaucer et la pratique effective de nos gestes.