Y a-t-il des jours où mieux vaut rester couché mais en avons-nous vraiment le choix ? Allongé ou actif, je pense à Jean-André, une partie de moi-même disparue, comme si la responsabilité de la transmission m'était dévolue à jamais. Mes réflexions ont perdu leur source. J'ai la tête ailleurs. En frôlant un camion, j'éclate une fois de plus le rétroviseur du côté droit. Venu chercher les flight-cases pour les lapins, je repars bredouille parce que j'ai oublié de commander des serrures où l'on puisse accrocher des cadenas. Pour couronner le tout, je tourne une heure sur des échangeurs d'autoroute aux panneaux incompréhensibles. Lorsque je trouve enfin une sortie Montreuil, un semi-remorque m'empêche de l'emprunter. Finalement rentré, je n'ai même pas envie de déjeuner. C'est toujours le signe que je ne vais pas bien. La somatisation attaque sur tous les fronts, je suis en papillote. En fait, c'est la grippe. J'attends que ça passe.