J'ai hésité entre peinture et plomberie.
Évoquerai-je le bois des fenêtres dévoré par la pluie ou la nuit de poussière obscurcissant la cuisine au passage de la disqueuse pour encastrer le nouvel évier ?
La couleur du printemps fait une meilleure enseigne à mon billet. Le vert du jardin grimpant le long de la façade nous laisse croire que nous saurions marcher sur les murs au milieu de bassins renvoyant l'image des nuages. Alors soyons sauriens ! On dit que le noir va avec tout, mais l'absence de risques en termes de façade donne un goût encore plus maussade à la crise. Rien d'étonnant à ce que la mode s'empare des tons vifs pour faire passer l'amère pilule. Le vert fonctionne à chaque étage, avec le rose fuchsia ou le bleu ciel des chambres patinées comme avec le blanc immaculé du salon et le bleu nuit des volets. Le kitsch de la salle de bain laquée de rouge au gazon vert était déjà dans le ton, il suffisait de déplacer un palmier pour que la jungle y retrouve ses marques.
Si le coloris est affaire de culot, éviers et robinets design sont hors de prix. Apprécions la modestie du granit noir qui a remplacé la céramique fêlée en fredonnant le refrain de Duvernois et Simons rendu célèbre par Pauline Carton et André Berley. Les palétuviers s'y marient si bien avec l'évier !


Ah ! Viens sous les pa..
Je viens sous les pa..., je te suis pas à pas
Ah ! Suis-moi veux-tu !
Je n'suis pas vêtue sous les grands palétus
Viens sans sourciller,
Allons gazouiller sous les palétuviers
Ah oui ! Sous les pa pa pa pa, les pa pa les tu tu,
Sous les palétuviers
Ah ! Je te veux sous les pas, je te veux sous les lé,
Les palétuviers roses
Aimons-nous sous les patus, prends-moi sous
Les laitues, aimons-nous sous l'évier