70 Perso - mai 2012 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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jeudi 17 mai 2012

Vidé


Ma tête ressemble à une maracas. Tous les grains finissent par se mélanger. Dans un sablier comment reconnaît-on l'envers de l'endroit ? Le temps de le retourner et mes yeux sont trop cuits. Ordres et contrordres. De quoi devenir chèvre, mais pas d'en faire un fromage. Demain il faudra remplacer le cristal Baschet par des métaux plus doux. Je jongle avec les horaires des trains et le planning d'octobre de mes camarades pour réunir tout le monde en perm' à Nantes. En Arles le casting de juillet vole en éclat au gré des permutations. Si j'étais Leonardo je me prendrais pour Chaminade et j'irais voir sur Mars si j'y suis. Ça s'étudie. Le gyroscope et l'accéléromètre me collent le tournis. Des fantômes traversent le studio. Les lapins doivent réviser leur partition. Je travaille mon grand écart en prévision du 26 mai. Le téléphone n'arrête pas de sonner. Pour la bonne cause. Les problèmes de robinet ne sont plus de saison. Il y a de la couleur derrière le verre dépoli. C'est donc ainsi que l'on sait que les affaires reprennent ?

mercredi 16 mai 2012

Trois yeux sur canapé pour petit déjeuner


Le concerto ornithologique débute vers cinq heures du matin. C'est bon signe si je le rate ou si j'arrive à me rendormir. Une heure plus tard j'ouvre mon premier œil, pas toujours le même, cela dépend de quel côté ma figure était appuyée sur l'oreiller. Parfois j'arrive à tenir encore une heure, alléluia ! Une ou deux minutes plus tard le second s'ouvre sur la boîte aux lettres où le livreur a glissé le journal. Routine. Me voici d'attaque, mais je passe par la cuisine couper quelques tranches de pain aux céréales que je dévore sec ou avec un peu de miel rapporté de La Ciotat ou de quelque campagne traversée par les amis que nous hébergeons. Entre deux bouchées je sirote une ampoule de ginseng. La tasse de thé, c'est pour plus tard, pas de mon fait, souvent bu froid quand j'y repense. Le chat râle ou patiente, car j'attends un peu avant de le nourrir pour qu'il ne me réveille pas demain en sautant sur mes orteils. Si je me fie au troisième œil il est temps d'aller travailler. D'autres fois je m'allonge sur le sofa et parcours les nouvelles avant de regagner le studio. En réalité je tricote entre ces diverses activités, une tartine, une page de journal, un mail, le blog, etc. Si je pars en piqué sur un projet j'en ai jusqu'à la fin de la matinée avant d'aller me faire couler un bain. Break. Une seconde journée débute alors...
D'autres jours je taille les arbres du jardin. J'ai ramassé avec tristesse l'œuf de la merlette que le vent a fait culbuter. Nidifier dans les bambous n'était pas une si bonne idée. Les moineaux les utilisent plus astucieusement comme balançoire et accessoirement en salade. Ma pause petit déjeuner est terminée. La partition sonore de 2025 exnatura m'appelle, charte cristalline où les évènements d'aujourd'hui ont la légèreté de l'adolescence quand la sanction du temps sonnera autrement plus grave... C'est ce qui m'a empêché de me rendormir ce matin, je ressassais gling-respiration-glauque, trois mots mnémotechniques résumant le programme des réjouissances musicales. Je me comprenais, mais étais-je certain de m'en souvenir ou de décrypter le message au réveil ?

P.S. : le ginseng a fini par me donner des palpitations, mais j'avais exagérément prolongé la prise !