Deuxième étape après la greffe osseuse il y a six mois jour pour jour, la pose du pivot de l'implant. À part les deux premières piqûres un peu désagréables dans la lèvre supérieure, l'opération est tranquille. Le réveil est sensible, mais rien de terrible. La glace calme la douleur. Je mange froid et liquide. Je ne mets mon appareil que pour sourire, un palais rose avec une fausse dent tenu par deux crochets. Parler sans est très fatigant. La fuite d'air large comme une incisive épuise rapidement. Mais j'arrive à jouer de tous mes instruments, même mes guimbardes. Pourtant au dernier concert avec Sophie Bernado et Linda Edsjö je suis resté essentiellement au clavier. Ce n'est pas très spectaculaire, mais l'image doit-elle primer sur la musique ? Paradoxalement elle aide souvent à comprendre ce qui se passe, tant dans la tête des interprètes que pour les structures de l'œuvre. Je recopie les rushes que Françoise a tournés au Triton vendredi soir et le multipistes audio qu'il me faudra mixer pour retrouver l'équilibre exact avec les voix, le basson et la percussion. C'est seulement alors que je pourrai évaluer ce que nous avons produit. En attendant ce ne sont que spéculations, même si le public semble avoir beaucoup apprécié nos Défauts de pronciation, sujet induit directement par mes aventures chirurgicales chez le dentiste et extrapolées aux accents du nord et du sud de mes deux comparses, Linda étant suédoise et Sophie gersoise... Lorsque je n'arrive pas à penser à autre chose, je fais fondre Berthillon sur ma gencive, puisque la glace est recommandée !