70 Perso - octobre 2017 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mercredi 18 octobre 2017

Le point


Il était tôt. Je fais le point. Sans voir grand chose. Mes nouvelles lunettes. Pour lire. Regarde l'objectif. C'est écrit. Lumix. Je découvrirai le cadre plus tard. Du bleu, du vert. La mer, le ciel. Et d'autres cadres. Il est trop tôt pour faire le point. J'ai terminé. Pas encore commencé. Vers où me tourner ? Je pense souvent au sublime film de Michael Powell. I Know Where I'm Going. Ici je sais. Là-bas mystère. Ou bien encore. Les grandes lignes ça va. Mais dans le détail ? Il est un peu tard. Pas trop. La vie d'un homme. Tout est possible. On a le choix. Toujours. Entre deux. C'est ce que j'ai aimé dans le dernier film de Kaurismäki. Toivon tuolla puolen. L'autre côté de l'espoir. Pas le bien ni le mal. Mais bien ou mal. C'est fragile. La cadre dicte sa loi. Je lirai Bureau de tabac de Pessoa au Cirque Électrique le 25. Pour l'anniversaire de la révolution de 1917. L'année où naquit mon père. Je pense souvent à mon papa. Raconter sa vie d'aventurier me conforte. Et le 2 novembre j'enregistre un Tapage Nocturne avec Samuel Ber et Antonin que j'ai intitulé L'isthme des ismes. Les réponses sont sans importance. Seules les questions me guident. Ensuite ? La perspective de l'été 2019 m'offre un avenir. C'est du moins un vecteur qui me permet de rêver. Mais entre temps ? Je jongle avec mes conjugaisons. De tous temps. Cela m'a plutôt réussi. Je fais le point. Que je sois net. Piqué. Le flou autour me convient. C'est objectif.

jeudi 12 octobre 2017

Bilan de santé


Je ne suis pas président de la république et vous pouvez le regrettez au vu du produit de marketing que "nous" avons élu, mais mon service de communication me conseille de publier un bilan de santé, au moins une fois tous les cinq ans. D'autant que le changement de saison provoque en chacun de nous des interrogations légitimes. Donc un mois et demi depuis cette photographie, l'air parisien est passé à la température du torrent de montagne où nous nous baignions héroïquement cet été. Huit degrés centigrades, cela nous fait des matins frais. Huit degrés à midi et je ressortais de l'eau aussi vite que j'y avais plongé. Aussitôt j'y retournais, mais après dix brasses je préférais me sécher, debout sur les rochers. Dehors, ah ça non, on n'avait pas froid. Et plus haut, au dessus de la mer de nuages, il était même impossible de rester bronzer sur la terrasse tant le soleil cognait. Le thermomètre risquait-il de faire gicler l'alcool rouge par le sommet du tube ? À l'ombre je profitais de ma liseuse, en lunettes de soleil et visière panoramique. C'est comme si j'évoquais un autre temps, un autre pays, un ailleurs qui n'existe que dans mes rêves.
Il suffirait pourtant que je prenne un avion pour jouir d'un chaud et froid plus exotique que le sauna au fond du jardin. Douche glacée après la suée matinale. Mon corps semble s'en contenter. Mes taux de sucre et cholestérol ont chuté incroyablement depuis un an sans que j'ai changé mon régime alimentaire, me goinfrant toujours autant de mets délicats. Sur le conseil de mon ostéopathe j'ai seulement supprimé la demi-tablette de chocolat du soir, éradiquant comme prévu les cruralgies récurrentes. La chaleur sèche serait donc ma bienfaitrice, garante de ma bonne santé. D'après une autre praticienne, homéopathe passionnée de microbiote, mes marqueurs génétiques seraient de bonne augure, même si je n'y comprends rien. Index HOMA, index Quicki, GPX, SOD, Homocystéine, Zinc, Iode, lactoglobuline, etc. C'est du chinois. Justement, l'idée est de prévenir au lieu de guérir, comme dans la médecine chinoise. Alors tout s'explique. Une histoire d'immunité. L'Assurance Maladie, qui a pris la relève de la Sécurité Sociale, rembourse les millions que coûte par exemple un cancer, mais pas les analyses qui permettraient de l'éviter ! J'avale donc des noix du Brésil, riches en sélénium, et quelques gouttes de vitamine D3. Si je fais attention en traversant la rue j'ai encore de beaux jours devant moi. Donc à demain...