70 Voyage - septembre 2016 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mardi 20 septembre 2016

Touriste dans sa ville

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Lorsque l'on se promène à pied dans sa propre ville plutôt qu'en voiture, en transports en commun et même à vélo on découvre ses ressources comme n'importe quel touriste. Il suffit de lever la tête pour admirer des cariatides, de la baisser pour ne pas marcher dans une crotte de chien, bon d'accord, nous sommes en France ! À Paris traverser la Seine sur l'un de ses ponts produit un dépaysement instantané. Ainsi je suis allé au bout du Vieux Port avec ma Marseillaise de cœur pour découvrir le Mucem dessiné par l'architecte Rudy Ricciotti.
Je n'ai pas revu Zeev Gourarier, directeur scientifique des collections du Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, depuis Jours de Cirque en 2002 au Grimaldi Forum de Monaco, dont j'avais composé la musique et le partition sonore. L'autre grande exposition à laquelle j'avais participé et dont Zeev fut le commissaire était Il était une fois la fête foraine à la Grande Halle de La Villette en 1995, suivie de ses versions japonaises à Omuta et Osaka. Chaque fois le scénographe Raymond Sarti m'avait offert la liberté extraordinaire d'imaginer l'intégralité sonore de ces immenses espaces pour recréer l'illusion et immerger les visiteurs dans un autre monde. Il m'aura fallu attendre cette année pour ressentir le même plaisir en inventant le parcours musical de Carambolages au Grand Palais grâce à Jean-Hubert Martin. J'aimais beaucoup la fantaisie de Zeev Gourarier, son enthousiasme à dénicher des objets incroyables. Peut-être qu'une occasion se représentera-t-elle un jour ? Je continue heureusement à collaborer avec Raymond Sarti qui a reçu hier soir le Prix Paris Shop & Design dans la catégorie "Culture et loisirs" pour la Maison de l'île de la Réunion dont j'ai composé la musique diffusée dans la rue.


Mais revenons à nos sardines. Françoise n'avait jamais visité le Fort St-Jean, probablement fermé au public pendant de très nombreuses années. Une passerelle de 130 m de long le relie au Mucem. Sur la première image on aperçoit au loin la néo-byzantine Cathédrale Sainte-Marie-Majeure et sur l'autre la seconde passerelle entre le fort et l'esplanade de la Tourette. Des enfants plongent dans l'eau entre les édifices pour rejoindre l'autre bord. Les jardins poussent à la flânerie. L'ensemble architectural mariant l'ancien et le nouveau est particulièrement réussi, plus astucieux que l'intérieur du musée trop en prise avec la lumière qui ne facilite pas les expositions. Les scénographes qui passent derrière les architectes doivent souvent ruser après s'être arraché les cheveux ! En revenant sur le Vieux Port nous en avons plein les jambes et je propose à ma compagne un tour de grande roue, mais les préposés sont penchés sur un problème technique et nous ne pourrons pas admirer Marseille de tout en haut cette fois-ci... Nous nous rabattons sur une bonne table, méthode de rattrapage qui a toujours fait ses preuves !

samedi 17 septembre 2016

Seuls sur la plage déserte


Trois pêcheurs en rang d'oignons sur la plage de La Ciotat. Je doute qu'ils attrapent quoi que ce soit de cette manière, mais tout peut arriver. Sous mon masque je regarde les bancs de poissons jouer avec le courant. Hier nous étions seuls dans l'eau qui n'avait pas bougé de ses 24°C ! Septembre et juin, que ce soit en Bretagne ou sur la Méditerranée, sont des mois idéaux...

mercredi 14 septembre 2016

Panoramique


Il y a deux ans j'avais acheté un des premiers masques de snorkeling Easybreath permettant de respirer sous l'eau comme sur terre, par le nez et la bouche. Le double flux d'air évite la buée, sur le principe d'une VMC domestique. La vision panoramique et la visibilité de l'embout orange complètent les avantages de l'Easybreath, innovation développée à Hendaye par Tribord, une marque distribuée par Decathlon. C'est peut-être aussi une solution pour les porteurs de lunettes...
La première plongée avait été terrifiante, car je m'étais retrouvé entouré de milliers de méduses ! Je n'avais pas non plus compris le principe du mécanisme obstruant le haut du tuba lors d'une plongée plus profonde. Inutile de souffler l'eau comme dans un masque traditionnel, il suffit de ne pas respirer avant d'être remonté à la surface. Comme je pratique la brasse, l'Easybreath, tels tous les autres masques, me permet de ne pas creuser les reins et de m'allonger sur l'eau. Je me suis d'autre part aperçu que je nageais beaucoup plus loin et sans effort lorsque je me transformais en scaphandrier ! Ainsi j'admire les bancs de poissons qui s'écartent devant moi, ceux qui jouent à cache-cache ou à chat, les plantes marines, les oursins... Et je pourrai prévenir Françoise qui n'y voit goutte si les vilaines méduses urticantes étaient de retour !

jeudi 1 septembre 2016

Retour sur le plancher des vaches


Façon de parler, parce que les vaches ont déserté les estives du versant sud pour rejoindre le flanc nord de la montagne et parce que nous en redescendons pour rejoindre la civilisation !
Je suis un animal social. J’ai beau avoir emporté de quoi lire, écrire, composer, écouter, regarder, manger et boire, il me manque quantité d’outils et d’ingrédients pour développer et mettre en forme les idées que j’ai élaborées pendant un mois loin d’Internet et du téléphone. Au bout d’un moment je commence à tourner en rond, reproduisant les mêmes gestes, les mêmes recettes d’une semaine sur l’autre. J’ai tout ce qu’il me faut, mais version de campagne. L’impression inconfortable de faire du camping. Mes amis me manquent aussi. J’ai besoin de confronter mes divagations aux leurs. De construire ensemble, même si la compagnie de Françoise est idyllique.
En rentrant à Paris je perds néanmoins la vue. Le panorama sur les cimes, et, plus que tout, les étoiles. Nous nous allongeons la nuit sur des chaises longues pour admirer le ciel, attendant qu’une filante vienne lacérer le drap noir en se faufilant parmi les milliards d’astres flambant vieilles. Si les montagnes me renvoient parfois des millénaires en arrière, le cosmos m’entraîne tellement plus loin, dans des abîmes de réflexions métaphysiques.
Par contre je retrouve l’odorat. Je m’étais habitué au parfum des fleurs et des herbes, je redécouvre la pollution asphyxiante de la capitale.
Nous avons ainsi choisi de partir juste avant que la brume vienne recouvrir la vallée. J’étouffe au milieu du coton opaque du nuage, préférant les ciels bleus immaculés lorsque le soleil tape si fort que je dois me réfugier à l’intérieur ! Cette année, les jours gris ont été rares, mais la bruine ou la pluie m’empêcheraient de descendre la voiture jusqu’à la grange pour charger notre barda. Nous voilà donc revenus, après un petit saut en Espagne, histoire de faire des provisions de bouche, puisque nous rapportons quelques souvenirs gourmands…