À son tour sur son blog, le graphiste Étienne Auger raconte comment il a conçu et réalisé la pochette de mon nouveau cd, Établissement d'un ciel d'alternance, en duo avec Michel Houellebecq. Exprimer la méthode, donner les clefs de ce que nous fabriquons m'a toujours plu. J'espère que toutes ces notes (billets des 26 janvier, 28 janvier et 1er février) seront de quelque utilité à celles et ceux à qui nous transmettons parfois nos passions. La phrase de S.M.Eisenstein citée par Jean-André Fieschi dans la première lettre des Nouveaux Mystères de New York me suit depuis la fondation d'Un Drame Musical Instantané : il ne s'agit pas de représenter à l'attention du spectateur un processus qui a achevé son cours (œuvre morte), mais au contraire d'entraîner le spectateur dans le cours du processus (œuvre vivante).

Page 11 du livret illustrant l'index 4 (instrumental), Tchernobyl, composé avec Bernard Vitet qui a écrit la partie d'orchestre que j'ai rentrée dans la machine en 1994, pour la mixer huit ans plus tard en temps réel en jouant simultanément d'instruments électroniques. Une seule prise, comme tout le reste de l'album. Dans l'un et l'autre cas, c'est la première fois que je produis un disque dont je suis le seul musicien interprète. Seules la voix de Michel Houellebecq et la pensée de Bernard m'accompagnent dans cet étrange voyage au bout d'un monde.