Suite de la revue de presse de mon dernier cd paru (lire 1 et 2).
On ne peut pas dire que les ventes soient mirobolantes. Le score n'est pas meilleur qu'aucun de mes autres disques. La presse littéraire, la presse généraliste, la presse à scandale semblent n'en avoir rien à cirer. Seule la presse musicale s'y est intéressée en se répandant en louanges, certes, mais c'est loin de suffire à amortir les coûts de fabrication de cet objet extrêmement soigné dont on trouvera toutes les informations sur le blog (taper Houellebecq dans la Recherche, par exemple !). Cela ne fait probablement pas très sérieux de faire sa promo soi-même. Je me suis épuisé à relancer les journalistes pendant trois semaines. Certains promettent, d'autres n'existent que par leur répondeur, il faut parfois renvoyer l'album qu'ils prétendent avoir perdu. Je ne suis pas forcément au courant des articles qui paraissent. Des amis ont la gentillesse de me prévenir lorsqu'ils lisent un papier. Il faut savoir être patient, Établissement d’un ciel d’alternance est millésimé, comme tout ce que j'ai produit, heureusement. Je commence seulement à tirer les bénéfices de trente-cinq ans d'invention et de création incessantes. Il ne s'agit pas d'argent, j'ai toujours réussi à vivre de mes œuvres brintzingues, mais je recueille seulement aujourd'hui la reconnaissance de mon travail. Ne plus avoir l'impression d'être seul.
Houellebecq est en montage avec son premier long métrage adapté de ''La possibilité d'une île''. Il reviendra un de ces jours sur le devant de la scène et mon distributeur vendra quelques exemplaires de plus de ce duo dont je suis très fier. Samedi, L'Humanité, sous la plume de Fara C., écrivait donc :

Ciel d’alternance
Inclassable. Spectacles.
Le compositeur Jean-Jacques Birgé, crucial défricheur de l’électronique bien avant la mode, a publié, avec Michel Houellebecq, un CD absolument magnétique, Établissement d’un ciel d’alternance (notre photo), d’après la création présentée en 1996 à la Fondation Cartier. Sur l’ovni sonique élaboré par Birgé, l’écrivain dit des extraits de La Poursuite du bonheur et du Sens du combat, que complète une pièce instrumentale de Birgé (électronique en direct) et Bernard Vitet (composition), dont le titre, Tchernobyl, parle de lui-même. Un minimalisme résolu régit aussi bien la musique que la diction. Avec un effet pénétrant. On s’abandonne à l’errance du verbe et de la note, les deux complices inventant une sorte de « poésique » qui incite à sortir du rang. On oscille entre un brouillard cataclysmique et des trouées d’apaisement. Il y a quelque chose de la clarté d’une aria de Bach, un rai de lumière qui se mêle au sac et ressac inquiétant des synthétiseurs. Une divagation haletante. Sur de nombreux fronts de l’actualité artistique la plus téméraire, Birgé présente, par ailleurs, Nabaz’mob, opéra de cent lapins communicants, qu’il a écrit avec Antoine Schmitt. Quant à Houellebecq, la MC 93 de Bobigny accueillera en 2008 Plateform, adaptation théâtrale d’un de ses romans par Tom Blokdijk, avec mise en scène de Johan Simons.
Birgé : Nabaz’mob, notamment le 20 septembre à Nantes, Festival Scopitone, le 6 octobre à Amiens, Nuit blanche ; voir drame.org.
Houellebecq : Plateform, 11 et 12 février 2006, MC 93 (tél. : 01 41 60 72 72).
Joyau à (s’)offrir : CD long box, de M. Houellebecq et J.-J. Birgé, Établissement d’un ciel d’alternance (Grrr/Orkhestra).
Fara C. (L'Humanité, samedi 8 septembre 2007)

Plusieurs billets abordent ici l'album sous des angles variés :
- Sortie chez GRRR de mon duo avec Michel Houellebecq (avec la pochette originale)
- Les chiffres à livre(t) ouvert
- Les pochettes auxquelles vous avez échappé
- Étienne Auger commente son travail
- Houellebecq Malentendu