Piégé sur une des ces portions d'autoroute ne présentant aucun danger si ce n'est celui d'être propice à l'installation d'un radar, je colle un timbre approprié à ma contravention pour avoir roulé à 105 au lieu de 90 km/h. Cela ne me redonnera pas un point au permis, mais on se soulage comme on peut.
Je trouve plus sympa ou rigolo d'affranchir toutes mes lettres et cartes postales avec des timbres de collection qui collent au contenu de mes missives. Ainsi, dans le tiroir de mon bureau, j'ai le choix pour mes enveloppes ne dépassant pas vingt grammes : Spirou ou Fantasio pour les gens pressés, Le Professeur Tournesol pour les savants qui travaillent du chapeau, Cubitus pour les stressés à déstresser, Le Chat de Geluck pour toutes sortes de raisons bien précises (il y a le choix, c'est une bande de dix timbres différents), un grand merci ou un cœur... L'année du cochon aurait pu aussi bien convenir pour accompagner mon chèque au Trésor Public, mais j'aurais risqué la censure qui a déjà touché Placid. Il reste encore les poulets, mais la Poste n'a édité aucun timbre à leur effigie, du moins ces derniers temps. Pour les plis plus chers, je possède une collection d'animaux et de plantes, le Parc de la Tête d'or, un Nicolas de Staël, une halle Baltard et je fais l'appoint avec des jeux vidéo et les éternels Marianne. Il me reste encore une bande à dix francs reproduisant la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, mais je n'arrive pas à m'en dessaisir. Il est important de savoir que l'on peut affranchir ses envois avec tous les timbres présents, passés et à venir, exceptés ceux imprimés par le gouvernement de Vichy, encore une bien maigre consolation.