Il y a une dizaine d'années, lors d'un voyage au Népal, nous avons été surpris par la misère de Katmandou alors que les paysans qui vivaient dans la montagne mangeaient à leur faim. Attirés par la fée électricité, deux millions de montagnards sont descendus dans la vallée sans y trouver hélas le travail espéré, ni le courant électrique alors pour la plupart.
Au Laos, si le village est alimenté, la télévision hurle du matin au soir. L'écran trône au milieu du rien d'autre, parfois deux postes se font face avec deux programmes identiques ou différents, séries américaines débiles ou chaînes chinoises aussi navrantes. Les programmes sont affligeants de médiocrité. Le gouvernement "socialiste", pas plus ici qu'ailleurs, ne semble avoir saisi l'importance du média, ou bien, comme dans les prétendues "démocraties", se satisfait-il de cet abrutissement de masse.
L'autre appendice de la modernité est le téléphone portable. Si le Laotien ne possède rien d'autre qu'une télé, il est aussi un cellulaire greffé dans la paume. La télé et le portable auront bientôt remplacé la faucille et le marteau sur le drapeau. Tous les pays finissent par se ressembler dans leur absurdité morbide.