Ouh la la, quelle catastrophe ! J'ai perdu la journée à m'escrimer sur un mode d'emploi qui s'efface au fur et à mesure qu'on le suit. J'ai eu beau invoquer forum, chat, camarades, lorsque la technique résiste elle nous fait devenir chèvre. Douze heures d'affilée j'ai retourné le problème dans tous les sens, j'ai recommencé, à l'endroit, à l'envers, j'ai secoué, soufflé, tordu, plié, je suis revenu à mon point de départ. En y laissant des plumes. Quand je vous disais que le mieux est l'ennemi du bien ! Évidemment c'était une question informatique, il n'y a rien de plus crispant et de plus contrariant qu'une machine qui ne fait aucun effort pour vous simplifier la tâche. J'aurais été mieux inspiré d'aller me promener, mais j'avais tellement envie que ça marche. Et bien non, ça me marche pas et j'ai l'impression d'avoir subi une lobotomie. Plus bon à rien que je suis. Autant aller s'écrouler devant des images qui bougent toutes seules, histoire d'oublier qu'on est bien peu de chose en face des 0 et des 1. Ni entier ni divisible. Une absence.

Nous avons opté pour L'âge des ténèbres de Denys Arcand, troisième volet de la trilogie commencée avec Le déclin de l'empire américain, suivi, vingt ans après, par Les invasions barbares. Le film est passé complètement inaperçu à sa sortie l'année dernière. Arcand imagine un futur proche dont chaque élément visionnaire et crépusculaire est tiré d'un fait divers récent. Comme toujours chez le réalisateur québecois, la direction d'acteurs est formidable. La satire teintée d'humour noir nous renvoie à la peur d'un monde formaté, déshumanisé, absurde, le nôtre.