À marée haute l'eau du bassin monte à quelques mètres de la maison. Le soir nous avons le temps de dîner dehors avant qu'il ne commence à pleuvoir. Nous nous endormons tandis que les gouttes entament leur rythme ancestral sur les épines de pin qui jonchent le sol. C'est seulement lorsque la nuit est profonde que le tonnerre commence à gronder. Et puis c'est l'averse. Les éclairs dessinent de brèves ombres chinoises. Pour profiter du son des vagues nous laissons ouvertes portes et fenêtres. La fraîcheur pénètre en courants d'air comme des fantômes de brume. Un bruit de bois croqué nous réveille. L'orage a balayé le ciel. Sans bouger du lit nous assistons au spectacle. Un écureuil fou galope sur l'écorce des pins, il se jette d'arbre en arbre, grimpe, dégringole, fait volte-face et s'évanouit. Les oiseaux répètent inlassablement les mêmes cris que la veille. Tout est en place pour que la nouvelle journée qui s'annonce soit chaude et belle.