Lorsqu'en musique nous jouons une rythmique ou que nous peignons une ambiance sur laquelle les solistes peuvent choruser à leur aise, Bernard appelle cette figure une corde à linge. Quoi que l'on y accroche, cela fonctionne. Mon blog est une corde à linge. J'aime varier les billets. Un billet chaussettes, un billet pantalon, un billet chemise, un billet slip, chacun a sa fonction propre. Certains lecteurs y voient une constante en la première personne du singulier, omettant plusieurs types d'articles qui n'obéissent pas à cette règle. J'essaye de n'en suivre aucune à part la sainte trinité titre-image-texte et l'éventuelle note en bas de page constituée par les liens hypertextes. Ces derniers jours, j'ai entamé une nouvelle rubrique, semant le trouble chez quelques un/e/s, comme si j'avais fumé la moquette ou pété un câble. On s'est même inquiété que je perde mes lecteurs. Si vous égarer est un plaisir pervers que je ne renie pas, je ne peux m'empêcher de semer des petits cailloux sous mes pas. Je laisse des signes, fabrique des indices. Le discours de la méthode renvoie à la fameuse association théorie-pratique. On ne se refait pas, mais il est toujours possible d'évoluer. La rubrique Fiction m'a happé comme un semi-remorque qu'on double sur l'autoroute. Je me suis laissé improviser sans savoir où j'allais. Phrase après phrase, jour après jour, m'apercevant qu'on pouvait lire mes chapitres dans l'ordre où je les avais tapés, où à l'envers en commençant par le plus récent lorsque la lecture impose sa descente vers le bas de la page. Les lecteurs les plus fidèles suivent la chronologie comme on lit un roman, les autres rattrapent le temps comme on feuillète un quotidien, en commençant par la fin.