Voilà presque un an que je n'ai pas édité de playlist de films, exceptés ceux pour lesquels j'ai écrit un article comme les quatre longs métrages de Paolo Sorrentino, l'essai interactif Imagine sur le site d'HBO, The Pervert's Guide to Cinema de Žižek, les films d'animation Bachir d'Ari Folman, Coraline d'Henry Selick et Paprika de Satoshi Kon, le provoquant Princess d'Anders Morgenthaler, le kitchissime Avatar, plusieurs DVD de films expérimentaux plus ceux de Martin Arnold et une soirée de projection de Jacques Perconte à La Société de Curiosités, les élucubrations musicales télévisées de Spike Jones, les galipettes de Cécile Babiole, les Rouletabille de L'Herbier, La fabrique des sentiments de Moutoux, L'âge des ténèbres de Denys Arcand, Home d'Ursula Meier, Cortex de Boukhrief, La mélodie du malheur de Miike, Forbidden Zone de Richard Elfman, Convoi de femmes de Wellman, le dernier Aldrich All the Marbles, les cinq saisons de The Wire, le coffret Salut les Copains, le Ciné-Romand de Françoise et mon propre Nuit du Phoque... Ce qui nous mène jusqu'à ma précédente playlist !

Dans le plus grand désordre j'aborderai donc des films vus en 2009 et dont je n'ai encore soufflé mot :

  • À sa sortie, j'avais bêtement boudé Le bal des actrices, second film de Maïwenn Le Besco après son coup de maître(sse) Pardonnez-moi, or son nouveau faux documentaire nous en-chante littéralement, tournage kaléidoscopique où l'on remarque l'excellence des actrices (Karin Viard, Marina Foïs, Muriel Robin, Jeanne Balibar, Charlotte Rampling, Julie Depardieu, Christine Boisson et bien d'autres) comme celle de Joe Starr, comédien d'une justesse absolue (dvd Warner).
  • Capturing the Friedmans est un documentaire d'une force redoutable d'Andrew Jarecki, digne héritier d'Errol Morris, qui dresse le portrait d'une famille américaine entraînée dans le tourbillon de révélations fracassantes par le truchement de home movies, de témoignages bouleversants, de manipulations policières aussi tordues et d'une enquête psychanalytique pleine de finesse et d'intelligence (dvd mk2).
  • Invictus de Clint Eastwood est aussi pouf pouf et ennuyeux que les derniers Michael Mann (Public Ennemies), Spike Jonze (Max et les Maximonstres), ou pire, les derniers Tarentino, si gros navets que je ne tenterai même plus de regarder les suivants. Mais je ne vais pas m'étendre sur toutes les grosses daubes américaines que je me suis farcies avant d'apprécier District 9 de Neill Blomkamp (dvd Seven), Two Lovers de James Gray (dvd Wild Side Video) ou la très émouvante comédie dramatique Rachel Getting Married de Jonathan Demme où l'utilisation de la musique est toujours in situ (à noter la présence de Cyro Baptista !)... Nous avons également aimé Irina Palm de Sam Garbarski avec Marianne Faithful en géniale grand-mère courage (dvd Gie Sphe-Tf1) et Adoration, le dernier d'Atom Egoyan, pourtant massacré par la critique, dans lequel Arsinée Khanjian n'a jamais été aussi bonne (dvd Gie Sphe-Tf1). Je craignais le pire avec The Informers de Gregor Jordan d'après Bret Easton Ellis, mais l'étude de ce monde de jeunes adultes riches et dépravés est passionnante. Bonne surprise encore avec le polar Frozen River de Courtney Hunt (dvd France Télévisons) ou Sherrybaby, beau film de Laurie Collyer avec la formidable Maggie Gyllenhaal (dvd Metrodome)...


  • De mon florilège de comédies de Lubitsch, je n'ai encore vu que le chef d'œuvre d'humour Bluebeard's Eighth Wife, l'agréable Cluny Brown et le poussif Heaven Can Wait. J'ai plongé dans l'immense filmographie d'Alexander Kluge jusqu'à m'y noyer, sorte de Godard allemand peu connu en France (dvd importés par Choses Vues). Parmi les marathons, la série animée japonaise Kaiba de Yuasa Masaaki, l'auteur de Mind Game, recèle des trésors d'imagination et Shawn le mouton des studios Aardman permet de se détendre après un truc bien plombant (dvd Gie Sphe-Tf1) ! Nous ne viendrons pas non plus au bout de l'œuvre de Shuji Terayama, puzzle psychédélique complètement déjanté. Nous avons regardé un paquet de films réalisés par Kathryn Bigelow : si The Weight of Water nous a un peu barbés, Near Dark et The Hurt Locker ne valent tout de même pas Blue Steel ou son remarquable Strange Days. Même chose avec Happiness de Tod Solondz avec lequel ses autres films ne peuvent rivaliser (dvd Entertainment in Video). Par contre, je sens que le coffret de 18 Fassbinder me durera longtemps tant j'ai manqué ses films à l'époque de leur sortie...
  • Le très réussi Le convoyeur de Nicolas Boukhrief m'a donné envie de voir tous les films réalisés par Albert Dupontel qui y tient le rôle principal (dvd Studio Canal). J'ai bizarrement préféré Le créateur à Bernie... Côté rigolade, Louise-Michel de Gustave de Kervern et Benoît Delépine et Rumba de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy nous ont fait passer de très agréables moments (Gie Sphe-Tf1). Nous n'avons pas compris l'ire déclenchée contre Musée haut musée bas de Jean-Michel Ribes, comédie burlesque plutôt hirsute (dvd Warner). Dans un autre genre, les films des Yes Men sont revigorants, même si leur potentiel politique reste très superficiel (dvd Palisades Tartan).
  • Marie m'a prêté le remarquable A Bigger Splash de Jack Hazan sur la vie du peintre David Hockney que je n'avais jamais vu (dvd Compagnie des Phares et Balises). Tout comme The Manchourian Candidate de John Frankenheimer conseillé par Rosenbaum, hilarant pamphlet bancal anti-communiste (dvd MGM) ou Hitler connais pas, extraordinaire enquête documentaire de Bertrand Blier de 1963 que Nicolas m'a fait découvrir...

J'en oublie des quantités tant j'en ai vus l'an passé, sans compter les saisons 3 et 4 de Heroes, la saison 1 de Fringe, les saisons 2 de True Blood et Damages, etc. Ajoutons les merveilleuses perles contenues dans les coffrets DVD de Cinq colonnes à la une et Dim Dam Dom...
Me vautrer devant un film sur grand écran est l'une des rares occupations qui me déconnectent de mon hyper-activité...