Les Marseillaises cueillies sur l'arbre tiendraient leur nom de la planète Mars que je n'en serais pas étonné. C'est à tomber par Terre si l'on n'y prenait garde en grimpant sur l'échelle pour cueillir au sommet les plus mûres. Quand on commence il est difficile de s'arrêter de les dévorer tant elles sont délicieuses, fondant dans la bouche avec leurs petits grains qui viennent vous chatouiller le palais. Ma princesse, elle aussi marseillaise, s'en délecte sous les yeux de Diabolo qui a plutôt une furieuse envie de jouer à chien perché. Je n'ai jamais mangé de figues de Marseille, appelées aussi figues d'Athènes, couilles du pape, blanquettes, blanchettes, grises de Marseille ou liparis, ailleurs que dans le jardin de La Ciotat. Je n'en ai jamais vu sur aucun marché, probablement parce qu'elles se conservent mal. Leur parfum et leur sucre surpassent pourtant les meilleures des grosses figues violettes. Elles sont deux fois plus petites et ne passent du vert au jaune que lorsque le soleil les a confites. Il faut les cueillir vite, car après l'orage elles éclatent et les mouches viennent pondre leurs œufs dans leur cœur écarlate. Si l'on n'est pas regardant, cela apporte un supplément de protéine, mais cela n'y fait rien au goût ! Jean-Claude les transforme parfois en confiture, mais rien ne vaut de les cueillir soi-même et de les engouffrer aussi sec. Aucun fruit, même la meilleure framboise, n'égale à mes yeux cette merveille de la nature. Question de goût.