Se promenant dans le jardin, Anny écarte les branches d'un pin très mal en point. Armé de sa tronçonneuse de la mort, Sun Sun m'avait aidé à couper celui d'à côté qui avait déjà rendu l'âme. Cette terre conviendrait mal aux conifères. Il a suffi à Anny de lever la tête pour découvrir de grosses grappes de raisin qui avaient échappé à ma perspicacité. J'étais persuadé que l'ombre des grands arbres avaient eu raison de mon raisin comme il avait ratiboisé les framboisiers. Mais les ceps ont grimpé vers le ciel pour que le soleil les fasse dorer avant qu'on les cueille. Se délecter de ses propres fruits est un plaisir sans mélange, surtout lorsque la scène se passe à Bagnolet, pour ne pas dire à Zanzibar, "autant que la Seine passe à Paris".