Combien nous aura coûté la rédaction du message de Oussama Ben Laden™ adressé à la France ? Propriété exclusive de la CIA, le rôle du méchant se sera-t-il négocié un prix raisonnable pour permettre à notre gouvernement ce ridicule effet de masque ? Arrivera-t-il à occulter la loi sur les retraites votée au mépris de l'opinion publique, ou les rebondissements de plus en plus embourbés de l'affaire Bettancourt ? On aimerait connaître le nom du studio responsable de la photo haute définition de la une de Libération hier matin, son vieillissement informatique étant courageusement signé par la CIA en page 3 du quotidien. Libé publie-t-il ces informations après avoir vérifié ses sources ou se limite-t-il aux officielles délivrées par le quai d'Orsay et son organe de communication, l'AFP ? Je pose insidieusement la question pour avoir trop souvent lu les professionnels de la profession fustiger les blogueurs et leur manque de sérieux.


Le 23 septembre 2006, sous le titre "Ben Laden, mort né" j'écrivais sur mon blog :
"Les agences de presse racontent que Ben Laden serait mort depuis quelque temps. Comment en douter ? Peu importe qu'il soit mort l'année dernière ou la semaine prochaine, Ben Laden ne pouvait (ré)apparaître sans mettre à mal l'intoxication de masse fomentée par le gouvernement américain. Dix ans agent de la CIA lorsque les USA soutenaient les Talibans contre les Soviétiques, il aurait retourné sa veste pour diriger la Jihad contre les mécréants de l'occident chrétien. On ne connaît de lui que des cassettes dont la mise en scène rappelle les plus mauvaises séries américaines, décor de carton pâte, texte récité, caricature pleine de contradictions s'il était censé suivre les préceptes que son interprétation de l'Islam lui ordonne. Quelle que soit l'efficacité de la plus puissante armée du monde (cough ! cough !), il ne pouvait apparaître au grand jour sans risquer de faire chuter le bel édifice de mensonges que l'on tente de nous faire avaler depuis cinq ans. Sa mort arrange tout le monde, les Américains comme les Arabes. Le diable ne parlera pas et le héros devient un mythe. Dans ce scénario catastrophe du plus mauvais goût, le terroriste Ben Laden était condamné à mort, depuis le premier épisode, par ses concepteurs-mêmes.
P.S.: Ben Laden ne sera officiellement mort que lorsque ceux qui l'ont nommé se seront trouvé un nouveau méchant."

Il aurait fallu que je change le turban pour un bleu-blanc-rouge cette fois (j'ai failli titrer "L'ami américain"). Les services secrets occidentaux voudraient nous faire avaler ce serpent de mer, soit. Mais est-ce seulement une manœuvre de diversion ou avons-nous quelque chose à nous reprocher ? Quelque dette impayée comme à l'époque de l'attentat chez Tati rue de Rennes en 1986 ou celui de Karachi en 2002 ? Ces deux hypothèses sont certainement plus probables que l'interdiction du voile générant la décapitation des otages, tel que le figurant Ben Laden™ l'annonce dans son dernier message. J'avais tort il y a quatre ans. Ben Laden™ est plus utile vivant que mort. S'il pouvait être éternel, il éviterait même un nouveau casting. Les politiques nous prennent pour des idiots et la presse s'en fait complice en diffusant l'information sans aucune des précautions qu'exige son énormité.