En 1975, assistant de Charles Bitsch pour un disque 33 tours 30cm édité par le Parti Communiste Français commémorant l'année de la femme, je fus confirmé dans mes convictions lorsque le Comité Central nous refusa la phrase d'Engels, "la femme est le prolétaire de l'homme". On nous répondit que c'était trop dur. Ont-ils imaginé que les hommes ne sauraient voir la vérité en face ? Un peu comme La mémoire meurtrie, le film sur les camps de Brian Blake et Lord Sidney Bernstein dont Alfred Hitchcock avait été le conseiller technique et qui fut censuré jusqu'en 1985 de peur que l'Allemagne ne s'en relève pas ? On ne pouvait pourtant être plus clair.
Pour avoir toujours vécu avec des féministes, je note pourtant que le machisme est partout inscrit dans nos us et coutumes, et dans nos réflexes. Que nous échangions les rôles dans nos activités quotidiennes, certains gestes restent ceux des femmes ou des hommes. Pouvons-nous prétendre qu'il n'existe pas d'attribution dévolue culturellement aux unes ou aux autres ? Passez simplement en revue les tâches ménagères dans votre propre maison. La parité qui veut forcer les usages par la loi est aussi absurde que tous les quotas. Peut-être est-ce un passage, mais en l'état elle pousse les femmes à emprunter les pires attributs de la masculinité. Seule la ségrégation et la condescendance sont condamnables. La galanterie en est le comble.
Nous ne fonctionnons pas de manière identique. L'orgasme mâle n'est déjà pas celui de la femelle. Nos désirs ne peuvent se confondre. Homme ou femme responsables, notre prise de conscience avance le volontarisme contre la culpabilité, mais comment vivre une utopie dans un carcan ? Si l'on ne peut nier les différences entre les hommes, entre les hommes et les femmes non plus, il s'agira de les valoriser, les honorer et prendre en exemple le meilleur de chacun et chacune (individuellement) plutôt que de jouer la rivalité.
Quant aux Gentils coquelicots, mesdames, joliment collés par Adelaide dans sa salle de bain, qui m'inspirent ce billet trop sommaire, ils sont plus rouges que les paroles de la chanson idiote qui clame "que les hommes ne valent rien, et les garçons encore bien moins ! Des dames, il ne me dit rien, mais des d'moiselles beaucoup de bien". Le machisme se cache dans tout ce qui fait la différence sans en interroger le sens.