Les effets se sont faits sentir tandis que je traversais la forêt. Ça grimpait, ça grimpait. J'avais beau faire des pauses, l'altitude me faisait tourner la tête. Impossible de m'arrêter. Toujours plus haut. Une crête après l'autre, le désir de voir l'autre côté me tirait en avant. Le soir pointant j'ai fini par planer sur le tranchant d'une colline, au milieu des herbes hautes, trouvant refuge sur une pierre plate où ne se dorait aucun serpent. J'ai tiré sans viser avec le soleil couchant derrière la tête. Ça montait toujours…
Au retour, l'image me laisse imaginer que ce récent passé augure peut-être d'un avenir plus ou moins lointain. Le voyage dont elle porte les traces ne se dissipera que le lendemain matin, même si celles-ci resteront indélébiles.