L'iconographe de Libération a l'art de choisir les photos de Jean-Luc Mélenchon illustrant les articles tout aussi retors du canard dont Édouard de Rothschild est le principal actionnaire. En une hier Daniel Cohn-Bendit fait face au public, l'air réfléchi et serein, tandis que son contradicteur semble se foutre de ce qu'il pense, lui jetant un œil de travers. Paris-Match avait bien saisi le poids des mots, le choc des photos ! La hargne avec laquelle le quotidien taille un costard au responsable du Front de Gauche depuis la campagne présidentielle n'est surpassée que par la mauvaise foi du Nouvel Observateur. C'est de bonne guerre, me direz-vous, lorsque l'on se fait les chantres de la social-démocratie et de la collaboration avec le pouvoir de la finance.
Le débat, fort des questions symétriques posées à l'ancien gauchiste devenu socio-libéral et à l'ex-membre du PS qui s'est radicalisé depuis qu'il est revenu de son vote pour Maastricht, est clair. Cohn-Bendit suggère de s'enferrer et d'agir ensuite. Mélenchon critique inlassablement l'hypocrisie européenne telle que ratifiée depuis 1992 et contre laquelle le peuple français avait voté non en 2005 sans que les gouvernements successifs prennent ce choix en compte. Nous espérons donc être nombreux à manifester le 30 septembre contre le TCSG (Traité de Stabilité, de Coordination et de Gouvernance) qui laisserait à des technocrates non élus le soin d'imposer aux états la gestion de leur économie, et de ce pas d'imposer une austérité permanente aux plus démunis, à savoir, au train où l'écart de richesse se creuse entre les riches et les pauvres, à près de 90% de la population !