Les employés de la Mairie de Bagnolet m'ont demandé l'autorisation de photocopier l'acte de mon premier mariage pour pouvoir l'encadrer. J'avais besoin qu'y soit stipulé mon divorce pour prouver que je ne serai pas polygame. Nous apprîmes ainsi que Michèle et moi fumes mariés dès notre naissance, ce qui n'a rien d'étonnant puisque nous étions déjà capables de parler, déclarant alors l'un et l'autre notre désir, l'acte en fait foi.
Ces derniers mois il ne fut pas une seule démarche auprès d'un organisme social sans que l'information délivrée soit exacte. On m'envoya à Pétaouchnok pour réclamer mon relevé de carrière, de là on me suggéra d'aller me présenter à une autre CNAV qui avait déménagé, puis à des jours et horaires de fermeture, enfin à m'y déplacer quand un simple envoi postal suffisait. L'association qui m'emploie eut les mêmes déboires avec l'intégralité des organismes gérant les charges sociales, il fallut chaque fois s'y reprendre de deux à quatre fois pour avoir la bonne information. Nous avons pris l'habitude de ne jamais nous fier à ce qui nous est affirmé, en particulier lorsque la réponse est contrariante. Hier Pôle-Emploi m'envoyait un dossier à remplir avec les dates de celui de l'an passé. Allez savoir ensuite ce que je devais renvoyer. J'ai mis un ruban autour de la totalité des papiers en ma possession et zou, à la poste !
Comme ce portnawak est devenu systématique j'ai tendance à généraliser en me posant la question des raisons de ce laisser aller. Est-ce le fait d'une déqualification, d'une surcharge de travail due aux compressions de personnel suite aux licenciements forcément abusifs, d'une consigne pour retarder les paiements ou engendrer des amendes suite à nos déclarations erronées, d'une déprime globale face à la crise fabriquée de toutes pièces par le Capital, d'un ras-le-bol annonciateur de lendemains qui chantent ? Je n'en ai pas la moindre idée, mais je sais maintenant qu'il faut poser trois fois la même question pour être certain d'avoir trois réponses divergentes !