Très belle couverture du Magazine des Cultures Digitales qui marque son dixième anniversaire. Le Formidable Studio fabrique des objets qu'il photographie ensuite, ici une sculpture en vinyle fondu. Ce numéro 70 intitulé Echo / System est consacré à la création sonore et j'ai l'honneur d'y apparaître au moins deux fois.
Jean-Yves Leloup rappelle que "à partir de 1977 Un Drame Musical Instantané fut l'un des premiers groupes modernes à s'être emparé de la forme du ciné-concert, revisitant une grande partie des classiques du muet qui, aujourd'hui encore, constituent le répertoire des musiciens et DJs actuels : Le cuirassé Potemkine (S.M. Eisenstein), La chute de la Maison Usher (Jean Epstein), Le cabinet du Dr Caligari (Robert Wiene), Nosferatu (F.W. Murnau), L'homme à la caméra (Dziga Vertov), La Passion de Jeanne d'Arc (Carl T. Dreyer), Häxan (Benjamin Christensen) ou encore les films de Louis Feuillade, Marcel L'Herbier ou du Fonds Albert Kahn." La pochette de Trop d'adrénaline nuit illustre l'article.
Plus loin, Cécile Becker évoque son coup de cœur pour La machine à rêves de Leonardo da Vinci, œuvre récente cosignée avec Nicolas Clauss, réalisée pour iPad (et gratuite !), avec de belles images à l'appui.
En feuilletant les 132 pages de la revue bilingue, je me reconnais entre les lignes dans presque chaque sujet abordé par l'équipe que dirige Anne-Cécile Worms et dont Laurent Diouf est le rédacteur en chef. Évidemment pas pour les labels Optical Sound et monoKrak ou la Radio 2067 de David Guez, mais dès que sont évoqués la confusion technique, l'importance du visuel, la copie illégale ou les concerts live, je crois reconnaître mon discours ! Cela s'amplifie avec la mise en ligne de la musique sur les radios Web (notre Radio Drame offre 99 heures de musique inédite !) ou sa vente sur de multiples plateformes. La faillite de la presse spécialisée à la traîne justifie l'importance prise par les blogs (sic). Les installations me rappellent Les portes avec Nicolas Clauss et surtout Nabaz'mob avec Antoine Schmitt, les expériences audiovisuelles notre bon vieux light-show des années 60, les collaborations chorégraphiques les aventures du Drame, le field recording l'intégration de tous les sons possibles à nos créations, le montage électro-acoustique mes centaines de milliers de coupes exécutées du temps de la bande magnétique et mes plunderphonics avant la lettre, le synthé analogique mon ARP 2600, les nouveaux instruments mon Tenori-on et la Mascarade Machine conçue avec Antoine Schmitt, la science-fiction les articles de mon père dans la revue Satellite et l'album éponyme réalisé avec Francis Gorgé sous pseudos, etc. C'est dire si je vibre en sympathie avec ce passionnant numéro 70 !