Résurrection inattendue d'Un drame musical instantané. Après 32 ans j'avais dissous le groupe faute de combattants. Francis Gorgé l'avait quitté en 1992, Bernard Vitet avait cessé de souffler en 2004, ses dernières compositions datant de 2007. Seul rescapé de notre collectif, j'avais finalement décidé de me produire sous mon nom en 2008. À la mort de Bernard en 2013, chacun avait joué avec son groupe tandis que Hélène Sage était bloquée à Toulouse, aussi avions-nous décidé de remonter le Drame pour un soir lorsque l'occasion se présenterait. L'invitation de Patrice Caillet à la Semaine du Bizarre tomba à propos. Pour ce concert exceptionnel nous étions accompagnés du saxophoniste-clarinettiste Antonin-Tri Hoang, du percussionniste Francisco Cossavella et de la violoncelliste Hélène Bass. Je n'avais pas joué avec Francis depuis son départ, avec la grande Hélène depuis 1997, avec la petite Hélène depuis 1983 et le jeune argentin remplaçant au pied levé Edward Perraud, souffrant, n'a même pas eu le temps de faire une balance ! Le seul avec qui je joue régulièrement est Antonin. L'aventure était risquée, car si le spectacle suivait la chronologie discographique du groupe tous les morceaux, hormis les chansons préparées par Hélène Sage et Francis, étaient improvisés. Entre chacun j'illustrai notre histoire de petites anecdotes amusantes. Avec le recul même les drames nous font rire.


C'est dans ce même Théâtre Berthelot à Montreuil que nous avons joué maints ciné-concerts dans les années 70 et créé le grand orchestre du Drame en 1981. Alain Longuet, Françoise Romand, Armagan Uslu ont filmé depuis la salle avec leurs petites caméras, me permettant de monter des séquences pour une fois dans leur intégralité. Mieux que l'audio seule, la vidéo aide à percevoir les mouvements musicaux. Il est néanmoins préférable de brancher le son sur des enceintes plutôt que de se contenter des enceintes criardes de l'ordinateur.