Sans connexion pendant plusieurs semaines, nous avons échappé au dérapage raciste de ces derniers mois. Ainsi la xénophobie entretenue par les Jeux Olympiques se résume à cette simple phrase, de même nous n'avons entendu aucun détail des délires extrême-droitistes et va-t-en-guerre des uns et des autres. Est-ce bien nécessaire de se formaliser encore devant l'absurdité de l'espèce humaine, surtout lorsque l'on est plongé en pleine nature, avec les étoiles au-dessus de la tête et ce qui reste de neiges éternelles devant les yeux ? En revenant à Paris nous avons vécu un fondu lent vers un quotidien moins coloré, mais nous étions contents de retrouver les amis. Nous les avons d'ailleurs invités à nous donner un coup de main samedi pour rentrer le bois pour l'hiver !
La veille de notre retour, je m'étais pourtant déjà heurté à la stupidité et à l'hypocrisie de nos dirigeants. Nous étions descendus à Luchon pour un dernier marché, provision de produits frais à rapporter à Paris, quand au détour d'une rue je suis tombé sur un parpaing en béton la barrant complètement. À l'occasion de la Fête des fleurs, de petits plaisantins avaient peut-être trouvé spirituel de faire une alerte à la bombe ou alors les maires se prémunissent d'accusations de négligence face aux menaces supposées de Daech. Tout au fond, perpendiculaires, les allées d'Étigny verraient bientôt passer les chars fleuris, surveillés par des centaines de gendarmes ! Le sentiment d'insécurité est ainsi bien entretenu par les pouvoirs publics. Pour Daech, cette menace est de bonne publicité, même en pleine débâcle. Pour le gouvernement, ces prétendues précautions camouflent ses agissements honteux, en particulier la Loi Travail dont on n'a pas fini de parler pour autant. En plus de servir les financiers et les riches qui les guident, ces élus sont vraiment nuls. Ils n'empêcheront pas des débiles d'exprimer leur misère mortifère, ni la population de se soulever quand la coupe sera pleine.


Jean m'envoie le lien vers un film qui n'explique pas grand chose des raisons du pouvoir d'envoyer ses flics, mais qui, dans sa première partie, en montre la brutalité et les provocations. Dans la seconde, Alors c'est qui les casseurs ?, en revenant sur les évènements du printemps, soulève la question de la violence révolutionnaire des Black Blocs. Ils s'expliquent, mais il manque une véritable analyse des conséquences politiques et sociales de leurs actions. À l'image des films français de fiction bien pensants, il ne convaincra que ceux qui le sont déjà, et laissera les autres dans leurs propres convictions. Il dure tout de même trente-six minutes. Tout reste à inventer.