Je poursuis la mise en ligne d'articles publiés jadis exclusivement sur papier. Dans le Journal des Allumés du Jazz dont j’avais assuré la co-rédaction-en-chef avec Jean Rochard pendant dix ans et parallèlement à la rubrique Le Cours du Temps où nous nous entretenions longuement avec des musiciens de jazz ayant marqué la seconde moitié du XXe siècle, j’avais également initié celle de La Question. À chaque numéro j'interrogeais ainsi des personnalités musicales ou pas sur une question-clé qui me tarabustait. Pour le n°2, Fabien Barontini, Étienne Brunet, Philippe Carles, Olivier Gasnier, Pascale Labbé, Joëlle Léandre, Jean Morières, Stéphane Ollivier, Didier Petit, Fabrice Postel, Dominique Répécaud, Jean Rochard, Jacques Thollot, François Tusques, Bernard Vitet avaient répondu à « Comment entendez-vous l’avenir du jazz ? ». Nous étions au printemps 2000. Ce retour dix-sept ans en arrière montre par exemple que, si nombreux sont inquiets, les regrettés Jean Morières et Bernard Vitet avaient vu plutôt juste…

« Comment ? » répète inlassablement le mal entendant, bien élevé. « Entendez-vous ? » dans nos campagnes, au milieu du brouhaha des nouveautés qui souvent ne se renouvellent guère, comment trier le bon grain de l’ivraie parmi la masse des CD, mort-nés, assassinés, perdus dans la forêt, mais aussi exilés, combattants de l’ombre, éternels résistants, infatigables concepteurs de nouvelles utopies.
« L’avenir » fait partie du Grand Jeu. Il est légitime de se poser la question au moment où nos disques disparaissent des bacs des grandes surfaces dites culturelles. Repli actif des combattants vers l’internet, la vente par correspondance, et retour aux petites boutiques spécialisées. Mais ici la question portant sur l’écoute a pour but de faire jaser. En la posant cette fois à des musiciens, producteurs, diffuseurs, journalistes, on désirait savoir ce qu’on avait dans la tête, la petite musique qui y trotte, les rêves qui s’y forgent, les voix de Jeanne, la résistante.
Les réponses oscillent entre l’ombre morose et la lumière béate, ou la lumière aveugle et l’ombre des maquis. Clair-obscur où, au bout du compte, apparaissent clairement les portraits de ceux et celles qui se sont prêtés à ce petit jeu de divination. Rallumez !

Fabien Barontini, directeur du festival Sons d’hiver
Louis Amstrong, Sidney Bechet, Duke Ellington, Charlie Parker, King Oliver, Thelonious Monk, Bud Powel, Art Tatum, Charlie Mingus, Django Reinhardt, Miles Davis, Roland Kirk, Lester Bowie… Et les bluesmen… Tous formidables créateurs, sujets autonomes et actifs d’un mouvement collectif qui a bouleversé le XXe siècle et qui s’appelle le JAZZ…Musique à l’héritage dilapidé par une bande de clones qui en singent le discours (manipulateurs d’esthétique comme d’autres manipulent aujourd’hui les gènes ou l’opinion), qui n’ont pas le courage d’exister des susnommés et proposent une musique fade, décors consensuels d’une société uniformisée où l’individu-sujet n’existe plus. L’avenir du jazz ne s’entend pas du côté de cet inventaire. Mais il s’entend du côté des musiciens qui continuent à inventer… Et qui écoutent l’histoire et leur époque, l’histoire de leur époque et eux dans cette histoire… Et qui inventent le rythme, les rythmes de notre désordre vivant.
Suggestion pour le prochain questionnaire des Allumés : Comment entendez-vous l’avenir du rythme ?

Étienne Brunet, musicien
Dans Les épîtres selon synthétique, il est improvisé qu’Albert, Charlie, Eric et John reviendront sur terre avec la plus belle musique de jazz. Tous les petits salopards de tricheurs qui font semblant attraperont des maladies virtuelles. Ils guériront instantanément en devenant vraiment sincères. La population fatiguée de la musique spongiforme se tournera à nouveau vers les héros du jazz.
Paix et amour, paix et amour mes frères, avec une antenne de télévision ressemblant à une lettre grecque dessinée à l’intérieur d’un cercle. Bref, j’en ai tellement assez que je deviens aigri, j’me brouille avec tout le monde et j’ai pas l’bon discours, celui qui colle bien à l’époque ! J’ai disjoncté, j’ai le coupe-circuit désintégré et les plombs fondus. Je n’entends plus rien à rien. J’ai une crise punk de cyber destroy. J’espère retrouver l’optimisme début janvier zéro zéro. Je deviens étranger à ce monde et presque sourd à son avenir. J’entends un bruit infernal en forme de pollution et de chômage musical au jus d’aromate. C’est l’impasse partout… C’est l’impasse partout !

Philippe Carles, rédacteur en chef de Jazz Magazine
Comment pouvez-vous imaginer que quelqu’un soit en mesure d’"entendre l’avenir du jazz" ? Même ceux qui ont le jazz – les musiciens – en sont incapables, et ceux qui aimeraient qu’il soit fait selon leurs goûts – certains producteurs, certains journalistes et autres spécialistes – sont heureusement impuissants à l’infléchir. D’ailleurs, chaque fois que quelque prophète ou théoricien a été assez imprudent pour lire l’avenir du jazz, celui-ci a gaiement démenti, voire ridiculisé, ses prédictions (liste sur demande). Et puis, si j’avais la moindre idée du jazz qui se fera entendre demain et au-delà, voire dans quelques secondes, où serait la surprise ?

Olivier Gasnier, vendeur FNAC, critique à Jazz Magazine et Classica
Aucune certitude face à une telle question, variante du Tomorrow is the question d’Ornette Coleman. Doit-on attendre "Quelque chose d'autre" ? Sans doute. Et à base de métissage comme le jazz l'a souvent fait. Mais peut-être qu’"entendre l'avenir du jazz", c'est être prêt à recevoir et à écouter toute proposition de la part des musiciens. Ce qui revient à dire que l'avenir c'est aussi le présent, et un présent varié et riche de tentatives voire de réussites. Libre à chacun, ensuite, de faire son choix - difficile - parmi les (trop ?) nombreux enregistrements paraissant chaque mois et la pollution d'un marketing déguisé ou pas (d'une couverture médiatique élargie à la pub TV, en passant par des sélections/guides en tout genre). Car l'avenir du jazz se joue aussi au niveau de la diffusion et de la production, c'est-à-dire sur le terrain de l'économie. Une économie que l'on nous impose trop facilement et pour laquelle ce n'est pas la réalité qui compte mais la façon dont "on" (les décideurs/dictateurs économistes et financiers de tous poils, véritables détenteurs du pouvoir aujourd'hui) imagine la réalité. Et là, le choix des major companies de continuer de produire du jazz ou pas (selon les sacro-saints critères de rentabilité) peut influencer le paysage jazzistique. Soit elles se retirent et on peut espérer une présence plus facile pour les labels dits indépendants, qui prennent souvent le risque de défendre des musiques en lesquelles ils croient et qui, souvent, portent en elles " l'idée de la révolte et de la liberté* ", soit les major companies continuent, et alors "ce n'est qu'un combat, continuons le début**", mais "le simple fait d'entamer un combat est déjà une victoire ***".
* : Philippe Carles et Jean-Louis Comolli in Buenaventura Durruti (nato,1996).
** : Bernard Lubat in Conversatoire (Labeluz,1999).
*** : B. Durruti in Buenaventura Durruti (nato,1996) et Abel Paz Un Anarchiste Espagnol : Durruti (Quai Voltaire,1993)

Pascale Labbé, musicienne, productrice pour Nûba
Je ne voudrais plus entendre un jazz travaillé comme un produit, soumis aux lois du marché, institutionnalisé, enseigné, diplômé, « festival formaté », collectionné, classifié, sectaire, identitaire, macho. J’ai envie d’entendre toujours et encore des musiques profondes, subtiles, des voix particulières qui sont le reflet d’une aventure intérieure, humaine, solitaire ou collective, des musiques malaxant irrespectueusement la matière, des musiques baignées d’influences, de mouvements corporels, sonores, poétiques, politiques ; des musiques façonnées, empoignées par ceux-là même qui la jouent. Des hurlements de rage, des chants de libération et de jubilation.

Joëlle Léandre, musicienne
Plus respecté, entendu, écouté et vendu, et non ce produit " agréable " devenu commercial… De joie et jubilation, réflexions aussi, mais de risques, musique urgente, dérangeante parfois, le jazz est une musique d’individus, donc riche et complexe, toujours en devenir, " work in progress "… Comme nous, non ? Attention aux "networks" qui arrivent à définir les styles, goûts, sorte de fédérations… Dangereux tout ça ! Plutôt des rencontres et chocs d’autres musiques… Essayons de défricher ces instants rares et parfois éphémères…Tant pis pour l’affiche !!! En soi, musique rebelle, qui résiste, laissons-la ainsi.

Jean Morières, musicien, producteur pour Nûba

En étant optimiste, et si les vilains capitalistes ne nous dévorent la moelle, nous assisterons à des rencontres tous azimuts, à l’émergence d’univers qui se relient, des rencontres de saxes avec de l’orgue d’église, du cymbalum avec des guitares électriques, des anklungs avec des clarinettes basses et des violons, des tambours bata avec des taragots, etc., en somme une musique de liberté et de jouissance, inventive, subtile et forte, une musique de risques et d’écoute. Je pense que les discours musicaux vont s’approfondir et se diversifier encore plus, créant DES jazz qui s’entrecroisent dans une grande créativité.

Stéphane Ollivier, journaliste pour les Inrockuptibles et Jazz magazine
J’"entends" bien qu’on cherche là à stimuler mes pouvoirs de divination, mais face à ce type de question j’aurais plutôt fâcheusement tendance à me crisper et répondre bêtement et au pied de la lettre, que l’"à-venir" non seulement je ne l’entends pas (c’est très clair qu’aujourd’hui personne comme l’homme à l’affût de Julio Cortázar ne peut proclamer : "Cette phrase là je l’ai jouée demain !" nous indiquant clairement la direction – et ce n’est peut-être pas plus mal, aucune voie n’est déjà tracée où s’engouffrer en masse et le front bas, l’étendue reste intacte, tout reste à faire, l’"avenir nous appartient !" en somme, aucun génie ne nous l’a encore confisqué…) ; mais qu’en plus je ne cherche pas spécialement à le projeter, parce que ce que j’aime par dessus tout c’est me laisser surprendre par ce qui, dans l’instant, finit toujours par surgir de neuf (même si l’on sait très bien que cet inouï qui affleure en fin de compte est le fruit d’un long travail " en cours " : pas de mysticisme là-dedans, juste une façon un peu naïve de sauvegarder de l’émerveillement face au monde des phénomènes en se gardant le plus possible des " bilans et perspectives" !). Enfin, et pour faire un peu de "deleuzisme" primaire, je ne suis pas loin de penser que c’est la dernière chose qu’on puisse lui souhaiter au jazz, finalement, un avenir… Parce qu’il en serait alors sans doute définitivement terminé de ses infinis devenirs et du cycle de métamorphoses dans lequel il est depuis l’origine engagé…

Didier Petit, musicien, producteur pour in Situ
"et bien par là j’entends pas grand chose" (Pierre Dac)
Il y a en fait au moins deux questions dans cette question ! "Comment entendez-vous l’avenir ?" et "Quel avenir du jazz ?". En premier lieu, j’entends l’avenir comme j’entends le présent et bien sûr le passé, soit une éternelle bataille entre les émotions standard des époques successives (on pourrait dire indispensable à la cohésion sociale pour faire moderne) et une tentative constante et joyeuse de révéler et poser les émotions rares et enfouies qui existent en chacun d’entre nous (indispensable au développement de la personnalité et moyen de lutte contre l’oppression). Parfois, à certaines époques, ces dernières, « les émotions rares », se diffusent aisément, tant la disponibilité à lutter contre l’aliénation est importante, parfois l’époque est plus sourde car préoccupée par d’autres événements. Dans ces moments précis, ces émotions gênent. Il ne me semble pas que l’avenir déroge à cette règle même si nous pouvons avoir la sensation aujourd’hui que la standardisation envahisse le monde. En bref, si notre époque n’est pas très propice à la production musicale privilégiant l’émotion rare, cela n’implique pas automatiquement la fin de la musique au profit de la pollution sonore généralisée. Dans le jazz, il existe dans le monde entier des musiciens, producteurs, diffuseurs, journalistes, publics et j’en passe… Des gens ayant une activité liée au jazz, dynamiques face à la rareté et à toutes formes d’oppressions. L’histoire du jazz étant irrémédiablement liée à l’oppression (même quand celle-ci est plus abstraite ou sournoise), il y aura toujours des humains pour proposer autre chose et autrement. Peut-être n’importe quoi mais pas n’importe comment. Cela peut continuer à se trouver sous la dénomination jazz mais peut-être pas, l’essentiel étant l’idée véhiculée par ce mot, pas le mot en lui-même. Tout dépend de la capacité de tous les acteurs à bousculer, jouer, danser et vivre !! Nous resterons heureux !

Fabrice Postel, producteur pour Label Hopi
Question où se dissimulent plusieurs questions et donc plusieurs réponses. La première réponse qui me vient à l’esprit : "Je n’en ai aucune idée". Que veux dire le mot jazz au XXIème siècle ? Je suis très optimiste en matière de création artistique, de rencontres et d’échanges entre les artistes (jazz, world, contemporains, classiques, baroques, européens, asiatiques, africains, sud-américains, cubains...). Les questions qui me préoccupent aujourd’hui sont liées aux problèmes de distribution, de diffusion, de la scène et d’une certaine politique dite culturelle mise en place par le ministère de la Culture et de la Communication. L’institutionnalisation du jazz depuis une vingtaine d’années n’a pas toujours été au service de la musique, et de ce fait beaucoup de questions se posent sur l’avenir du jazz ? Les nouveaux marchés, les nouveaux médias, lisez la dernière "Lettre du disque" et analysez cet avenir. Il fait peur... Épicurien né, la musique fait partie de ma vie, et tant que les artistes exprimeront leurs sentiments, leurs révoltes, leur philosophie... Le jazz restera l’expression libre de la musique. La création est la source de nos productions et la rivière est loin d’être tarie. L’esprit créateur reste l’élément majeur d’un avenir harmonieux, un avenir inconnu et un présent excitant.

Dominique Répécaud, musicien, producteur pour Vand’œuvre, directeur du Festival de Vandoeuvre-les-Nancy
N’ayant jamais considéré la musique comme devant disposer d’un passé et préparer un avenir (qui bien évidemment ne sera pas radieux économiquement), n’ayant jamais considéré ce qui se nomme jazz aujourd’hui comme devant bénéficier d’un statut à part (trop de statues), désireux surtout de me confronter à tous les jazz (ce qui n’exclut pas le jazz), je ne peux imaginer quoi que (couac) ce soit dans le futur. Jouez, jouons, il en restera toujours quelque chose. Les jazz, comme le son qui les définit, ne sont que de l’air en vibration (air connu et parfaitement vérifié physiquement). Tant qu’il y aura de l’air (ce qui est la véritable question, relative au futur : air social, air politique…).

Jean Rochard, producteur pour nato
Quatre semaines ! Quatre semaines que nous marchons au milieu des corps inhabités et des décombres. Nous suivons le vent, d’est en ouest, d’ouest en est. Il nous guide. Nous marchons pour échapper au Grand Pouvoir. Fatigués, nous avons soif. Nous allons passer la nuit dans une ville frontière, jadis recouverte de forêt. Nous cherchons une cache. Quelques notes presqu’imperceptibles étouffées par une grosse porte s’échappent d’un endroit sombre. Nous entrons. Sur une scène, un type qui ressemble à Joe Mc Phee rend hommage à Lester Bowie et joue "de l’ancien vers le futur". Quelques survivants abîmés mais le regard brillant l’écoutent. Nous nous asseyons. Du bar, où il n’y a plus rien à boire, un vieux situationniste, intact, nous glisse : "Il y a du Johnny Hodges là-dedans". La plus jeune d’entre nous sort de son sac une photo de Jimi Hendrix, puis une d’Albert Ayler. Elle pleure. La musique est partagée, la sécheresse disparue. Mais très vite les sirènes hurlent et la police cerne l’endroit. Ça ne fait rien, nous sommes sauvés.

Jacques Thollot, musicien
Une autre lecture de l’histoire en version originale.
Dans une ferme isolée de la campagne, au jour le jour s’aggrave l’agréable (prospérité économique et dépression de l’esprit). « J’ai les pieds sur terre moi Monsieur » « Oui mais c’est la Terre qui n’a pas les ailes au ciel ! » Un pied dans le passé, l’autre dans l’avenir, je pisse au présent. La superficie de la grande musique lâche du terrain, d’insidieuses et obscures forces destructrices s’unissent pour bouter hors d’Europe toutes les formes de langages. Les langues se créent par le parler de tous. La nouveauté peut être issue de l’approche d’une compréhension plus intime où d’autres développements inusités face à l’héritage démesurément riche que constitue le jazz. Le bebop ne peut montrer ses différences qu’à force d’être pareil. Que vox populi passe de tout à fait à quelque part. « Se réapproprier les textes de Goethe » se dit la mezzo soprano puis elle ajoute : « tout dire avec son coeur, être pleinement vivant, la radio et le jazz somme toutefont bon ménage ». Et Stendhal (Monsieur Moi-Même) de répliquer : « Je note le son que chaque chose produit en touchant mon âme ». I can’t give anything but love (le ratage : clef du sublime).
PS: Corneloup/Tchamitchian/Échampard plutôt super et les drums très plaisir.

François Tusques, musicien
Entendons-nous bien ! Les élèves des conservatoires font du jazz parce qu’ils ne savent pas en faire. Pour ma part je fais du blues instrumental et je continuerai à jouer du piano parce que je ne sais pas en jouer. Le jazz se développera parce qu’il n’a pas d’avenir.

Bernard Vitet, musicien
J’entends que le jazz reviendra, comme toutes choses, poussière d’étoiles. À supposer que nous ayons au préalable réussi à définir ce qu’est le jazz et en préciser les limites, j’ai du mal à choisir entre deux schémas. Le jazz a-t-il, en se mondialisant, abandonné progressivement sa fonction révolutionnaire au profit d’un académisme de bon ton, ou bien le jazz, grâce à son potentiel insurrectionnel basique, n’a-t-il pas pénétré en quelques décennies un large secteur de toutes les musiques du monde, qu’elles soient populaires ou non, leur léguant à des niveaux divers de sa vigueur dialectique et créatrice. On aurait pu aussi se demander : comment souhaiteriez-vous l’avenir du jazz ? À cette question, je répondrais en développant de préférence le second cas de figure.