Depuis l'article du 7 décembre 2008 qui suit, j'ai souvent ajouté du sirop d'érable à ma cuisine. Dans son livre L'essentiel François Chartier raconte qu'il diffuse "un arôme torréfié de graines de fenugrec grillées, de curry et de vanille, ainsi que des notes caramélisées et empyreumatiques provenant de la caramélisation et de la réaction de brunissement entre les sucres et les acides aminés (réaction de Maillard) lors de la cuisson de l'eau d'érable." Il suggère son association avec l'ananas, le café, la cannelle, le céleri cuit, certains champignons, le chocolat noir, le clou de girofle, le curry, la fève tonka, la fraise, les légumes grillés ou rôtis, la livèche, la noix de coco, la noix grillée, le poisson et la viande (fumés ou grillés), la polenta grillée, la réglisse, la sauce de soja, le sel de céleri, la vanille, le vinaigre balsamique... Il fonctionne aussi avec l'Amaretto, le bourbon, la porto Tanny, le rhum brun, le saké nigori, le Sauternes (âgé), la tequila reposado, le vin blanc (âgé ou boisé), le vin jaune, le xérès, le Zinfandel (boisé) ! C'est dire si je me sens libre d'ajouter son suc re parfumé à ma cuisine salée comme à nombreux desserts, par exemple à la place du miel... De l'érable, j'utilise également du sucre, des paillettes, un mélange d'épices pour la viande dit "du trappeur", etc. Et j'adore les bonbons 100% érable qui fondent lentement dans la bouche...

___________________________________________

On trouve enfin en France du véritable sirop d'érable, et non le liquide insipide, où le sucre camoufle le parfum envoûtant des arbres, qui s'étale sur les étagères des supermarchés et des chaînes bio. Je préfère acheter le nectar sous son conditionnement original, que ce soit en boîte de conserve, le plus courant, ou en bidon de métal, comme sur la photo, voire en bidon de plastique, mais c'est moins bien pour la planète. Je réfléchis en dégustant les yeux fermés mon yaourt maison (recette à venir) recouvert du sirop ambré que m'a rapporté Adelaide. C'est la requête que je réitère à quiconque revient du Québec. Qu'il soit clair ou foncé je me damnerais pour cette eau magique. Car le sirop d'érable ne provient pas de la sève, mais de l'eau qui remonte des racines par dessous l'écorce.
À mon dernier voyage, Marie-Ève m'avait conduit dans la forêt jusqu'à une cabane à sucre pour goûter la tire à la fin de l'hiver. Auparavant nous nous étions un peu coupé l'appétit avec le repas traditionnel, omelette, jambon, pommes de terre, fèves au lard, grillades de lard dites oreilles de crisse, le tout arrosé de sirop d'érable. La fête se terminait par une dégustation de tire, sirop que les acériculteurs font chauffer à 113,5° avant de l'étirer sur la neige pour qu'il se fige. On s'en fait soi-même des sucettes en l'enroulant sur de petites spatules en bois. Sublime !