Il y a parfois des moments difficiles où les évènements vous échappent, où les choses se dérobent sous vos pieds, alors qu'on pensait que tout roulait comme sur des roulettes. Les miracles comme les catastrophes n'arrivent jamais d'où on les attendait. C'est le sel de la vie, le nectar des surprises. Rien n'est jamais acquis. Passé le choc de l'annonce, inattendue, j'ai toujours tenté de prendre les revers de fortune de manière expérimentale. À l'école de la vie on ne finit jamais d'apprendre. L'exercice consiste à se raccrocher aux branches, fussent-elles rameaux. Les bambous plient sous la pluie, sous la neige, dans le vent, et tant qu'il y a des larmes ils grimpent vers le ciel. Ils ne sont pas seuls. Toutes les plantes participent à cette élévation sous les rayons qui donneront leur miel. Que mes oreilles sont chaudes ! Je pensais tenir une musique nouvelle, elle s'étouffe d'elle-même. Miser tout sur le zéro peut déclencher la chute ou la résurrection. On fait la vaisselle, on abîme son corps pour recouvrir ce qui donne le vertige d'une nappe de sang. La loi des cycles dessine une sinusoïde où les bonnes nouvelles suivent les mauvaises, mais cette oscillation est à double tranchant lorsqu'intervient la réciproque. L'élixir allégorique empêche de se répandre. Rester flou n'implique personne d'autre que moi, sans entrer dans des détails qui relèvent de la psychanalyse, à commencer par celle que je n'ai jamais entamée. Penser aux autres, partout, tout le temps, c'est jouer les avant-centre. Car l'équipe gagne, me sauvant chaque fois du naufrage. Pas d'inquiétude, siouplez. La retraite échappe à l'influence par un jeu de transformations qui restera à jamais énigmatique. C'est bien comme Ça.