Dimanche je suis flemmard. J'ai passé trop de temps à regarder l'excellente compilation de films d'animation illustrant l'article d'Annick Rivoire sur Poptronics où elle relate le Labo 2010 du 32ème Festival du Court-Métrage de Clermont-Ferrand. Lorsque l'on s'intéresse aux œuvres audiovisuelles imaginatives, l'animation est un lieu de prédilection. Peu importe les techniques utilisées, la transposition du réel est autrement plus passionnante que les effets des superproductions hollywoodiennes. Le résultat demande souvent un travail acharné et laborieux. Manipuler des bouts de papier ou des marionnettes pendant des journées entières semble générer un humour grinçant ou une mélancolie poétique. C'est souvent drôle ou poignant. Je "fais court" pour vous laisser le temps d'admirer les films commentés par Annick Rivoire.
Le soir j'entame la liste des comédies transgressives américaines du livre de Jonathan Rosenbaum avec Avanti! de Billy Wilder. Certainement un peu trop long (2h18), le film est truffé d'allusions sexuelles et politiques, écornant le machisme et les différences de classes avec un humour qui n'a jamais quitté le réalisateur. Même si One, Two, Three, avec son anti-communisme primaire digne de Ninotschka, reste mon favori, Avanti! a été très mésestimé à sa sortie en 1972, le contexte de la libération sexuelle rendant peut-être la satire de Wilder un peu vieux jeu à l'époque. L'héritage de Lubitsch était pourtant aussi bien assumé que la révolution de mœurs qui suggérait alors qu'il fallait mieux être bien dans son corps plutôt qu'obéir aux critères de beauté et de sveltesse toujours en vogue aujourd'hui.