J'ai officiellement démissionné de la Commission des œuvres électroniques et informatiques de la Scam. Je continue à m'investir dans la défense des droits d'auteurs au sein des trois sociétés dont je suis adhérent, la Sacem, la Sacd et la Scam, luttant contre la vétusté des statuts à l'intérieur, les défendant vis à vis de l'extérieur. Constatant qu'un an à siéger à la Commission n'a rien fait bouger quant au répertoire qui me tenait à cœur, à savoir les œuvres interactives, en particulier sur Internet, et les installations d'art contemporain relevant des nouvelles technologies, et que les perspectives ne laissaient entrevoir aucune amélioration, j'ai préféré laisser ma place à des nouveaux venus plus efficaces. La question la plus cruciale concerne la perception de droits pour les ?uvres de création en ligne. Or il me fut justement opposé que si ces ?uvres sont en accès libre sur Internet, comment leurs auteurs peuvent-ils espérer percevoir des droits ? J'aurais eu l'impression de trahir tous les camarades que j'essayais de convaincre d'adhérer et de s'investir à la Scam si j'y étais resté. Je n'ai jamais pensé ma participation autrement que comme une représentation d'une partie des auteurs non protégés. Au lieu de repenser le système, j'ai passé un an à noter des génériques télé sujets à réclamation de classement. Je ne veux blesser personne, chacun fait ce qu'il peut. Le problème de fond vient du fait que les décisions sont prises par le conseil d'administration dont les compétences en matière de nouvelles technologies sont inversement proportionnelles à l'âge des capitaines. Rien de très original là-dedans.
La Sacd n'est pas en reste. Après le départ de Daniel Kapélian, elle a abandonné la création numérique au profit des jeux vidéos. Un choix lourd de conséquences. La création coûte plus cher qu'elle ne rapporte. Exit. Ce ne sont pas des manières. Quant à la Sacem, elle a toujours été en retard d'un métro, mais elle suit le mouvement parce que la pression de la rue est plus forte. Puissance de la musique. Je me suis déjà ouvert ici de mon désaccord avec les trois sociétés d'auteurs sur la loi DADVSI à propos du téléchargement et du piratage, elles ont embrayé le pas à l'industrie, les majors... Les deux sociétés d'interprètes auxquelles j'appartiens aussi, la Spedidam et l'Adami, se sont par contre battues pour la licence globale, contre une dérive répressive et absurde, inadaptée à l'avenir qui se dessine. Le débat est d'autant plus intéressant aujourd'hui que les lois votées sont déjà dépassées.
Le même jour, j'acceptais de siéger au Conseil d'Administration du Triton, la salle des Lilas, à la fois scène de musique vivante, studio d'enregistrement audio-vidéo live et label de disques ! J'habite le quartier. Ça bouge. Ça se boboïse. Les candidats à la propriété doivent viser plus loin, Romainville, Noisy-le-Sec, Fontenay... Le Triton est à 50 mètres du métro Mairie des Lilas, le bout de la ligne 11. Programmation éclectique, le son est bon, la lumière aussi, j'y joue le 3 mai, ce n'est pas demain, mais j'y travaille. Samedi, dernière répétition des élèves des conservatoires avant l'enregistrement et le concert. Ce soir, Vivante a proposé des jam-sessions d'amateurs tous les mercredis autour d'un musicien référent et deux pros invités. Quatre thématiques : jazz, musiques improvisées, blues, musiques du monde. Belle idée.
Aujourd'hui ça recommence, C.A. des Allumés. Mais dès jeudi je serai de retour en studio. Il était temps !