Il est important d'agir avant l'été, période propice aux expulsions quand nombreux riverains solidaires sont en vacances ! L'année dernière c'est justement début août que les Baras avaient été chassés. Ils avaient trouvé refuge in extremis dans l'ancien local vide de Pôle-Emploi à Bagnolet...

Monsieur le Maire de Bagnolet,
Madame, Monsieur la Président(e) de groupe…
Comme vous le savez, un groupe de 160 personnes originaires d’Afrique occupent les anciens locaux de Pôle-Emploi. Tous doivent leur vie à leur départ précipité de Lybie où ils travaillaient et où la France avait engagé des hostilités pour lesquelles ils ne portaient aucune responsabilité. Les membres de ce collectif connu sous le nom des Baras ne sont pas des sans-papiers comme on a coutume de les qualifier. Ils ont des papiers de leurs pays respectifs ainsi que des papiers européens homologués en Italie qui ne sont hélas pas reconnus par notre pays, patrie des Droits de l’Homme !
L’an passé, ils ont été chassés de leur local précédent à la suite d’un incendie. Après une errance difficile ils ont abouti au 72 rue René Alazard à Bagnolet, propriété de Natixis, banque de financement, de gestion et de services financiers du groupe BPCE. La majorité municipale à la suite de cet événement avait pris des engagements. Depuis, ils ne cessent de venir au Conseil interpeller les élus de la majorité.
Il n’y a malheureusement rien de concret. Pire, la Mairie a signé un arrêt permettant à Véolia de leur couper l’eau, faisant peser un risque sanitaire grave aux occupants. Depuis peu, ce genre de manœuvre honteuse est heureusement devenue hors-la-loi.
La décision d’évacuation est aujourd’hui suspendue au dessus des têtes des 160 personnes résidant dans ces locaux.
Il est clair qu’une collectivité à elle seule ne peut résoudre toute les situations dramatiques. Mais elle se doit de montrer l’exemple et l’on voit dans plusieurs collectivités des initiatives positives permettant de régler ce genre de situations et démontrant qu’il est possible d’avoir d’autres choix que la répression et l’errance.
Il est indispensable que les membres du collectif des Baras obtiennent une domiciliation pour faire valoir leurs droits et permettre à terme le règlement de leurs situations administratives. Réaction totalement absurde de la part de la municipalité, cette domiciliation leur a été refusée encore récemment par le CCAS de notre ville. Sans cette domiciliation ils ne peuvent par exemple pas avoir de compte bancaire. Ce serait un pas vers une régularisation de leur statut. Sans, ils sont une main d’œuvre corvéable et exploitable à merci, favorisant le travail au noir qui profite essentiellement à des employeurs sans scrupules qui les rétribuent en dessous du SMIC et sans payer les charges sociales. Les Baras, terme qui signifie travailleur en langue bambara, sont avant tout des travailleurs.
Nous demandons donc aujourd’hui que tous ces travailleurs, dont le comportement civil est exemplaire dans le quartier, soient régularisés par la Préfecture et que la municipalité intervienne en ce sens par tous les moyens possibles. En attendant, et ce serait le début d’une solution nécessaire, nous demandons que la municipalité leur accorde la domiciliation dont ils ont besoin, décision qui incombe exclusivement à la municipalité.
Après un an d’engagements non tenus et de refus incompréhensibles, nous demandons à la municipalité des actes et que ceux-ci aillent dans le sens d’une reconnaissance indispensable qui mettent fin à une situation qui déshonore la République.

Les représentants du Collectif Citoyen de Bagnolet
Christophe Biet, Jean-Jacques Birgé, Pascal Delmont, Céline Gayon, André Maudet, Youenn Plouhinec, Françoise Romand…

P.S. : Réponse du Maire le 17 juin - "Cher Monsieur, Je prends connaissance de votre courrier auquel je vais répondre de manière précise et circonstanciée. Celui-ci contient en effet un certain nombre d'erreurs voire des passages totalement mensongers. Recevez mes salutations les meilleures. Tony Di Martino, Maire de Bagnolet."