La Mairie de Bagnolet a fait abattre tous les arbres de la rue Diderot sans consultation des riverains et sans raisons, en annonçant sournoisement un élagage. Les cerisiers du Japon trentenaires donnaient à cette rue une poésie rare dans une ville sinistrée par la vente systématique de son foncier au profit de constructions immobilières incessantes alors que les infrastructures comme écoles ou parkings sont déjà saturées. J'ai vu des habitants en larmes de retrouver leur rue scalpée alors que les arbres étaient parfaitement sains. Peut-être la Mairie compte-t-elle ainsi faire des économies d'entretien ? Il est vrai que le tapis de fleurs roses qui la semaine dernière recouvrait la chaussée demande à être balayée une fois les pétales fanés !
La quasi totalité du quartier signe une pétition s'insurgeant contre cette décision stupide et la méthode employée pour l'imposer en faisant fi de toute démocratie locale. Dans un premier temps Madame Pesci, Maire adjointe à l'environnement, au développement durable, aux espaces verts, à l'Agenda 21 et à la démocratie participative (on appréciera la précision de l'intitulé de sa fonction en regard de l'opération dénoncée ici !) nie avoir connaissance de cet acte de vandalisme dont elle a forcément donné l'ordre : "(...) nous faisons immédiatement stopper l'abattage des arbres. Nous n'étions pas informé de cette opération. De plus un protocole de communication existe à chaque abattage. Il s'avère qu'il n'a pas été respecté. Les habitants devaient être informés de cet abattage, de ses raisons et du remplacement des arbres abattus." Elle s'est fait probablement tapé sur les doigts par le Maire PS, Tony di Martino, pusiqu'elle envoie ensuite : "Mon message est parti trop rapidement ! Nous vous tiendrons informé de la suite que nous donnerons à cette opération."


Des habitants de la rue Diderot réussirent à empêcher l'abattage des deux derniers arbres, l'un en bloquant la rue avec une camionnette, l'autre en restant perchée deux heures en haut d'un des cerisiers du Japon pour l'instant rescapé de cette aberration. Nous aurions dû nous méfier car on n'élague pas en période de montée de sève. Mais on n'abat pas non plus en période de nidification (à l'aube, l'extraordinaire concert des oiseaux était cruellement absent pour la première fois ce matin).
C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Les riverains sont fous furieux contre la Mairie qui vient de perdre un nombre considérable de voix aux prochaines élections. En plus de la pétition qu'ils signent tous et toutes des deux mains, ils seront demain sur place pour empêcher l'abattage scandaleux des deux derniers arbres situés au fond, dans le coude que fait la rue. Le seul arbre qui reste à l'entrée était celui qui était malade et aurait justifié qu'on l'abatte. Il faut aussi préciser que ce n'est pas l'unique rue à subir le massacre. Les arbres de l'avenue de la Dhuys ou de la rue du Pinacle n'ont jamais été remplacés contrairement aux promesses de la Mairie. Mais c'est le propre de cette équipe depuis son élection de promettre sans jamais tenir et d'agir sans concertations, malgré les apparences puisque normalement les conseils de quartier devraient être susceptibles d'empêcher ce genre de stupidité inutile. À Bagnolet on n'a pas d'argent pour planter ou faire quoi que ce soit, mais on en a pour payer les tronçonneurs d'une société privée de Versailles.