Le Crédit Mutuel m'envoie une lettre dont l'unique objet est "Protection des avoirs", censée nous rassurer en expliquant que le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR) est chargé d'indemniser les clients en cas de défaillance de l'établissement bancaire. "Lorsqu’une banque n’est plus en mesure de rembourser les dépôts de ses clients, le FGDR indemnise ceux-ci jusqu’à 100 000 € en 7 jours ouvrables, dans certaines conditions et limites." On appréciera l'humour : "La garantie des dépôts en protégeant les déposants, contribue à entretenir la confiance et à assurer la stabilité du système bancaire." Il est bien évident que cela ne concerne que la classe moyenne. Pour ne pas s'inquiéter il faut soit ne pas avoir d'économies, en tout cas moins de 100 000€, soit être suffisamment riche pour avoir fait fuir ses capitaux à l'étranger ! Mais si cette perspective arrivait, et il faut prendre très au sérieux cette alerte, sinon les banques ne s'embêteraient avec cela, c'est toute l'économie qui s'écroulerait et les plus pauvres seraient les premiers à en subir les conséquences, comme toujours. Pour savoir ce qui est garanti ou pas, la liste est . Les assurances-vie, par exemple, ne sont pas couvertes par cette protection, mais dépendent du Fonds de Garantie des Assurances de Personnes (FGAP) qui garantit un maximum de 70 000€ par assuré et compagnie ! On notera ironiquement que le fonds de garantie a une capacité d'intervention inférieure à deux milliards d'euros, ce qui à l'échelle de l'encours de l'assurance vie (plus de 1.700 milliards) peut sembler assez limité ! La même question vaut pour le FGDR évidemment. Le spectre d'un krach avec déflation n'est pas à écarter.
Lors d'un dîner huppé il y a deux ans, discutant avec quatre banquiers hautement placés dans la hiérarchie de leurs différentes banques, tous m'affirmèrent avoir diviser leurs avoirs chez leurs confrères (100 000 dans chaque banque) pour ne pas être touchés par une crise qui ne manquerait pas d'arriver, demain ou dans quelques années, mais qui arriverait forcément. Les banques ont toujours choyé leurs gros actionnaires, ne possédant plus qu'environ 10% des liquidités qui leur ont été confiées. Toute l'économie est basée sur l'exploitation des petits par les gros, que ce soit au bas de l'échelle ou en haut. Les banques pratiquent le système de Ponzi dans les grandes largeurs, alors qu'il est interdit et gravement puni à petite échelle. J'en veux pour preuve sa définition-même : Un système de Ponzi est un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Si l'escroquerie n'est pas découverte, elle apparaît au grand jour au moment où elle s'écroule, c'est-à-dire quand les sommes procurées par les nouveaux entrants ne suffisent plus à couvrir les rémunérations des clients.
Dans L'argent Zola avait parfaitement démontré le système boursier, gigantesque arnaque qui consiste à rafler la mise en achetant à la baisse après avoir fait chuter les actions en vendant massivement. Les petits porteurs s'affolent, contribuant à la chute des cours, etc.
Dans cette heureuse perspective que serait la chute du capitalisme, système qui a fait plus de ravage que n'importe quelle dictature, les dégâts humains seront hélas considérables. Les adeptes de la collapsologie pensent plus souvent à la destruction de la planète, faute de mesures écologiques draconiennes, mais tout ce que nous subissons est régi par les lois économiques et leur non-respect par ceux-là-mêmes qui les ont promulguées !