70 Multimedia - avril 2011 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 27 avril 2011

Crazy Techno


Le jour où j'ai fait remplacer mon iPhone, traversant l'interminable queue des touristes du Louvre pendant les vacances de Pâques, je suis tombé sur Nature & Découvertes. On y trouve habituellement des petits gadgets marrants bon marché, mais ce jour-là je fais chou blanc. Je rapporte tout de même deux bouquins auquel le gamin encyclopédiste que je suis resté ne pouvait résister.
Dans Crazy Techno (Ed. Gründ) Faustine Amoré a rassemblé quelques objets hi-tech qui feront rêver les geeks. Du Noiseless USB Karaoke Mic pour préserver les voisins de vos éructations aux haut-parleurs souples et plats, de l'appareil-photo volant Skyros à la caméra Rush résistant à l'eau et aux chocs et que l'on peut se fixer aux endroits les plus incongrus, de l'imprimante 3D au téléphone implanté dans une molaire, il y en a pour les oreilles, pour les yeux, les mains, les pieds et le reste. Certains sont déjà commercialisés, d'autres sont des prototypes, c'est le Concours Lépine de nos actuels Géo Trouvetou.


Du futur faisons semblant de retourner au passé. Car aucune innovation virtuelle ne remplace le plaisir de feuilleter un livre. Wikipédia n'a rien d'aussi sexy que la sensation tactile de la tourne. La recherche dans l'index des inventions ou des inventeurs, la consultation du glossaire ne font pas seulement marcher le muscle oculaire, le balayage visuel des colonnes ouvre des perspectives imprévisibles. Tous les gadgets modernes du premier ouvrage ne me feront jamais autant rêver que le second : le pavé de 960 pages présente Les 1001 inventions qui ont changé le monde (Ed. FLammarion). De 2,6 millions d'années avant J.C. (les outils en pierre) à 2008 (le Grand Collisionneur de hadrons du CERN), les inventions humaines se déploient chronologiquement. L'accélération est exponentielle puisque les choix de l'équipe de Jack Challoner découlent de l'intérêt que nous leur portons aujourd'hui, dans tous les domaines si ce n'est celui des arts. Les anecdotes de ce concentré de vulgarisation valent leur pesant de cacahuètes. On pourra critiquer avec raison la traduction et l'orientation radicalement anglo-saxonne ; l'objet évoque néanmoins tant d'aventures à la Jules Verne que les explications y seraient fictives la suggestion poétique serait intacte !
L'intérêt de ce genre de livres est de pouvoir se feuilleter n'importe où, des toilettes au jardin, du bureau au divan... Euh, comme tous les livres ? Sauf qu'on y picore une anecdote par ci par là et que je n'ai pas besoin de les lire de A à Z pour en tirer un petit article !

vendredi 8 avril 2011

Demarcq, Meens, Gorgé, avec les oiseaux


Dans la boîte aux lettres, sous la mangeoire aux églantines où se balancent merles et moineaux, s'est niché le plus gros livret de CD de l'année, pavé de 348 pages ! Non, j'exagère, le trio formé des poètes Jacques Demarcq et Dominique Meens et du compositeur Francis Gorgé (cofondateur d'Un Drame Musical Instantané) n'en occupe que les 12 dernières suivies de 64 minutes pour se reposer les yeux. Ils se racontent les uns les autres sur le papier pour ne plus se fier ensuite qu'à leur ornithologie de plume et de gosier. Avec les oiseaux, le trio n'a pas fini de gazouiller...
Mon amitié me rend terriblement injuste, car la revue Grumeaux n°2 publie d'abord les textes de Bernard Aspe, Luc Bénazet, Jacques Jouet, Frédéric Forte, Rémi Marie, François Henninger, Benoît Casas, Rémi Bouthonnier, Antoine Dufeu, Antoine Boute, Bruno Fern, Christian Prigent, Joël Baqué, Noël Ravaud, Phillippe Forest, Benjamin Monti, Alenka Zupancic (la seule femme de la bande ?), Jean Renaud, Philippe Beck, E.E. Cummings, Edoardo Sanguinetti, chacun lui-même précédé par une illustration de Pierre Marty, avant que n'interviennent paroles et musique collées en page 345 dans leur plastique pochette. D'autres, plus compétents et moins impatients, se chargent de cette imposante littérature.
Que me manque le son de la guitare de Francis, arpèges tendres, accords tranchants, vision électrique, culture lyrique ! Elle accompagne les deux hommes de plume en dressant les décors d'un théâtre en plein air quand la virtualité de l'orchestre ne vient pas rappeler que la représentation a tous les droits sur le réel. C'est même un devoir. Les gars jouent sur les mots, ils planent, se posent sur le bord de nos fenêtres, ils chantent les ailes et donnent des coups de bec à l'époque.
L'avertissement en préface revendique le début et la suite, après avoir donné de la Voix, titre du premier volume, pour s'être heurté à L'impossible, titre de ce second numéro. Infra-disciplinaire, contemporaine et collective (l'éditeur, c'est NOUS), la revue s'espère annuelle et se sait abordable (10 euros seulement). Politique, elle fait des GRumeaux en revendiquant son premier phonème, cher à nos oreilles de producteur indépendant, Grrrrrrrrrr !

Quelques extraits...