70 Multimedia - janvier 2013 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mardi 29 janvier 2013

Applications zombies


Les chiffres sont incroyables. Sur les 775 000 applications iOS disponibles sur l'Apple Store, plus de 400 000 d'entre elles ne sont jamais téléchargées, d'où leur appellation de zombies. Pourtant, sans les mises à jour ni les retéléchargements, il y a eu 25 milliards de téléchargements sur l'App Store (iOS). Apple en a annoncé 40 milliards dont 2 milliards en décembre dernier. 500 millions de comptes avec cartes de crédit sont enregistrés. Près des 2/3 des applis sont donc mort-nées, faute de visibilité et de référencement correct par Apple, lit-on ici et là. Le classement officiel pousse les utilisateurs vers les mieux placées, amplifiant le phénomène. Les gros éditeurs dépensent ainsi des sommes considérables pour être en tête, laissant sur le carreau les petits développeurs. On frise aussi l'absurde avec 1 900 applications de lampe-torche !


Pour répondre aux mêmes critiques lues il y a 14 ans sur Amazon.com à propos de CD-Rom Alphabet, notre application artistique ne sert à rien, du moins pas directement, puisque ce n'est ni un outil pédagogique ni un couteau suisse. La Machine à rêves de Leonardo da Vinci créée avec Nicolas Clauss est une œuvre ludique, interactive et contemplative. Il aura suffi d'un article sur vipad.fr pour qu'elle se retrouve en 10ème place du classement général de l'App Store et en 2ème du divertissement. Nous n'avons pas eu le choix de la catégorie, c'est ce qui s'en rapprochait le plus, vu que notre machin(e) ne ressemble à rien d'autre. Percée de courte durée, La machine à rêves a redégringolé dans le classement en attendant que les journalistes s'en emparent. Le service de presse de la Cité des Sciences et de l'Industrie n'a pas levé le petit doigt pour promouvoir ce que le service des éditions et du transmédia avait produit. Nous comptons maintenant sur le bouche à oreille pour passer le mot : "il existe un truc gratuit hallucinant qui fonctionne sur iPad2 et iPad3."

vendredi 25 janvier 2013

Portes ouvertes à l'EnsAD (atelier scénographie)


Ils, ou plutôt elles tant le féminin prime en nombre à l'École nationale supérieure des Arts Décoratifs, ont rassemblé leurs forces pour créer une seule et collective installation scénographique dans le cadre des Portes Ouvertes vendredi 25 et samedi 26 janvier de 12h à 20h. Cela se passe au sous-sol du 31 rue d'Ulm à Paris. Durant ces cinq derniers mois, Raymond Sarti, accompagné de Claude Nessi et Bernard Skira, les a laissés imaginer cet incroyable paysage à partir des moulages en plâtre retrouvés dans les archives. Stéphanie Daniel a supervisé la mise en lumière comme je le faisais pour le son, confiant aux étudiants le soin de concrétiser leurs idées. La vingtaine d'élèves de 3e et 4e année ont mis la main à la pâte et bien heureusement détourné le sujet. Ainsi leur texte annonce :
L'homme évolue dans un monde immense et dense, un monde qui lui semble infini, immuable. Pour s'y inscrire malgré tout, il a recours à des conventions, vaines tentatives qui visent à mettre le monde à sa portée et à l'organiser. La Terre devient ainsi une mappemonde qu'il tient dans sa main. Les distances sont traduites par des systèmes d'échelles, et tout ce qui nous entoure et nous atteint peut être nommé, contrôlé. L'art joue avec ces conventions, peut-être pour en dévoiler une part d'absurdité, sans doute pour révéler la dualité qui oppose notre perception réduite du monde à sa véritable nature. L'art se fait messager et nous permet de naviguer de l'un à l'autre avec plus de douceur. Une possibilité d'harmonie est perceptible.


Pas question de dévoiler la suite. Venez vous laisser surprendre. L'installation monumentale Voir & Mouvoir est particulièrement interactive. Le son y a toute sa place. La seconde photo dévoile d'ailleurs un piano préparé avec système de poulies caché sous le lycra. L'enthousiasme de cette grande équipée est communicatif. En partant, Raymond me glisse une petite phrase lue sur un mur du quartier du Panier à Marseille où il vient de livrer Méditerranées, l'exposition inaugurale de Marseille Provence 2013 : "L'éducation ne consiste pas à gaver les enfants, mais à leur donner faim"...

lundi 7 janvier 2013

Volontiers


Crise, mon œil ! Travail, mes oreilles ! Désir, mes lèvres ! Intuition, mon nez ! Recherche, mes lunettes ! Course, mes doigts sur le clavier ! Je convoque tous mes sens pour faire avancer nos affaires malgré les coupes sombres qui plombent le paysage culturel. La léthargie ambiante n'a pas voix au chapitre si nous nous groupons pour faire face au cynisme et à l'incompétence. Tous les secteurs sont touchés. La peau de chagrin est portée en étendard. Tous les jours j'invente quelque chose. La nuit mes rêves ressemblent au réel, mais chaque fois un petit décalage les range au rayon des désirs inassouvis. C'est bien. Le ciel est gris, mais mon cœur est radieux. Par mes vêtements j'affiche mes peintures de guerre, dynamitant les tentations à l'abattement. On ne baisse pas les bras. On ne les lève pas non plus. On les envoie droit devant. Direct du gauche. L'ennemi ne s'y attend pas. Il n'y croit pas. On a beau étaler les preuves, ils disent que ce ne sont que des rumeurs, ils font semblant, semblant de vivre. Je regarde la pluie et je l'aime. Le soleil brûle ma peau, si je veux. J'attends la neige, le vent, la tempête, j'attends le silence.


Pendant ce temps-là je confectionne un petit site pour le spectacle Dépaysages, un film de Jacques Perconte qu'il travaille en direct tandis que nous improvisons sous l'écran. Le 21 mars nous devrions être à Clermont-Ferrand pour Vidéoformes avec le sax-clarinettiste Antonin-Tri Hoang et la bassiste Fanny Lasfargues. Le 9 juin ce sera à Pantin pour Côté Court, le violoncelliste Vincent Segal sera de retour d'une tournée de plus d'un mois aux États Unis. D'ici là il y aura beaucoup d'autres festivités...