Guillaume Belhomme publie un beau livre de près de deux kilos avec ses 150 musiciens de jazz préférés, de King Oliver, Jelly Roll Morton, Sidney Bechet, Louis Armstrong à Otomo Yoshihide, Ken Vandermark, Mats Gustavson, Martin Küchen en passant par tous les incontournables qui ont marqué l'Histoire. Chaque article illustré de belles photographies s'ouvre sur une introduction, mais c'est par les disques qu'ils sont évoqués. La subjectivité de la somme est évidemment revendiquée et l'on appréciera l'éclectisme des goûts de l'auteur qui se passionne autant pour les racines que pour les variations iconoclastes actuelles. L'ouvrage peut plaire autant aux aficionados qu'aux néophytes, même si j'aurais apprécié des analyses plus sensibles ou poétiques qui auraient permis de mieux cerner la spécificité de chaque musicien et musicienne. Une interprétation plus subjective de Belhomme provoquerait aussi une interprétation plus personnelle de notre part. Il y a ainsi à mon avis trop de noms propres et pas assez d'adjectifs pour que l'on arrive à entendre la musique sans l'écouter. Il n'en reste pas moins que ma curiosité est vivement sollicitée pour les artistes que je connais mal, voire pas du tout. Tout au long de ses 750 chroniques de disques, cette anthologie pourra se lire comme une histoire de la création jazzistique à travers les âges aussi bien qu'elle offrira de picorer ici et là au gré de son propre temps.

Jazz en 150 figures, 360 pages, 30x22x3 cm, 1814g, Éditions du Layeur, 39,90€