70 Musique - août 2022 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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mardi 30 août 2022

Die Hochstapler : Beauty Lies / Within


Deux CD enregistrés à Berlin les 14, 16 et 17 février 2022 au Topsi Pohl. Je ne suis jamais allé à Berlin, mais c'était une des capitales que fréquentaient les jazzmen américains dans les années 60 quand ils n'étaient pas à Paris ou Stockholm. À New York, ou pire dans une ville plus industrielle, ils crevaient la dalle, et restaient des nègres. En Europe les salaires étaient plus décents. Et puis ici on fantasmait le swing, l'improvisation, le free, la great black music. J'ai souvent du mal avec les clones d'aujourd'hui qui aiment ce qu'ils font sans connaître les origines de ce qu'ils jouent. Les notes y sont, même les bleues, mais il manque souvent l'essence, le sens, la nécessité absolue, la révolte.
Et puis débarquent Die Hochstapler, ce qui signifie les imposteurs ! Comme les autodidactes qui se sentent usurpateurs, ce quartet franco-ialien-allemand sait bien qu'il y a un océan à demi séculaire entre eux et les fondateurs. Alors ils ont fouillé la mémoire collective pour sortir vingt-cinq morceaux des premier et troisième jours, et deux longs du second, où Charles Mingus, Ornette Coleman et l'Art Ensemble ont semé des graines qui ont fini par germer. Question de complicité forcément, c'est un jeu entre eux et les anciens. Le saxophoniste alto Pierre Borel, le trompettiste Louis Laurain, le contrebassiste Antonio Borghini et le batteur Hannes Lingens font bouger les jambes sans qu'on y pense, et puis stop, silence, et ça reprend de plus belle. Quand tout à coup Laurain se met à chanter, on revient de loin. Mais ça repart aussitôt, plein d'entrain. Comme une fanfare de potes, un marching band désarticulé qui avance inexorablement, sur un pied, sur deux, sur trois... Le jazz ne permet pas de marcher au pas, il danse.

→ Die Hochstapler, Beauty Lies, CD Umlaut, dist. Socadisc, sortie le 15 septembre 2022
→ Die Hochstapler, Within, CD Umlaut, dist. Socadisc, sortie le 15 septembre 2022

lundi 29 août 2022

Les bons contes font les bons amis


La publication en CD de l'album Les bons contes font les bons amis marque la fin des rééditions des vinyles d'Un Drame Musical Instantané par le label autrichien Klang Galerie. Si GRRR avait sorti en CD le premier, Trop d'adrénaline nuit, le label de Walter Robotka avait à son actif les suivants, soit Rideau ! (épuisé), À travail égal salaire égal, L'homme à la caméra et Carnage. Il est probable qu'il continue maintenant avec des inédits comme il l'avait fait avec Rendez-vous, duo de Hélène Sage et moi-même. Avec Francis Gorgé nous avons réalisé un nouveau master utilisant les ressources du numérique et Lisa Robotka a mis en page les superbes dessins de Jean Bruller (connu sous le nom de Vercors pour ses romans dont le célèbre Le silence de la mer) qui illustraient la pochette originale. Toutes ces rééditions offrent des bonus inédits, absents des vinyles. Ici une seconde version de 16'46 de Ne pas être admiré, être cru, enregistrée le lendemain de la première, permet d'apprécier la part d'improvisation laissée aux musiciens et musiciennes. D'autre part, Révolutions, pour trois orchestres dirigés par les trois piliers du Drame, est livré pour la première fois dans son intégralité, soit 26'31. Francis et moi regrettons que Bernard Vitet ne soit plus là pour apprécier le travail réalisé aujourd'hui.


Deuxième des trois albums du grand orchestre d'Un Drame Musical Instantané, Les bons contes font les bons amis, enregistré en public au Studio Berthelot à Montreuil le 30 novembre et le 1er décembre 1982, réunit quinze musiciens et musiciennes : Jean-Jacques Birgé (synthétiseur PPG, piano, trompette, trompette à anche, flûte, guimbarde, inanga, percussion, bandes, voix, direction), Bernard Vitet (bugle, trompette à anche, voix, direction), Francis Gorgé (guitares électrique & classique, direction), Hélène Sage (flûtes, bouilloire, percussion, voix), Jean Querlier (hautbois, cor anglais, flûte, sax alto), Youenn Le Berre (basson, flûtes, sax ténor sax, cornemuse), Patrice Petitdidier (cor, cor de poste), Philippe Legris (tuba), Jacques Marugg (marimba, vibraphone, timbales), Gérard Siracusa (percussion, cloches, direction), Bruno Girard (violon), Nathalie Baudoin (alto), Didier Petit (violoncelle), Hélène Bass (violoncelle), Geneviève Cabannes (contrebasse).


Pamphlet contre la chasse, Ne pas être admiré, être cru est une pièce composée de petites cellules orchestrales, d'un field recording et d'éléments de fiction auquel participa Jacques Bidou dans le rôle du présentateur télé. Si j'avais enregistré l'enlèvement de Bernard dans le Bois Notre-Dame, je ne me souviens plus où j'étais allé pour les chasseurs. La mélodie L'invitation au voyage de Charles Baudelaire et Henri Duparc, qu'il chante accompagné par Jean Querlier au hautbois et moi au synthétiseur (à cette époque j'utilisai le PPG Wave 2.2) ainsi que Sacra Matao, composé à l'origine pour le groupe Gwendal par Youenn Le Berre (ici à la cornemuse), faisaient partie du Concerto de la lune dont l'intégralité n'a jamais été éditée. La pièce maîtresse est Révolutions pour trois petits ensembles nommés Un Jour, Le Canon et Tonnerre. Bernard Vitet dirige Tonnerre pour cuivres et percussion, Francis Gorgé le canon à l'écrevisse pour bois, cordes et percussion, quant à moi je dirige Un jour au piano la partie la plus fictionnelle avec les deux Hélène et Bruno.
À la réécoute, quarante ans plus tard, je me rends compte de ce qui vient de chacun de nous trois, et surtout comment l'écriture collective orienta nos compositions. Je pensais que la musique que nous écrivions était très différente de celle de nos compositions instantanées, or j'entends aujourd'hui à quel point elles se ressemblent intrinsèquement. La complicité qui nous animait nous permettait d'anticiper les mouvements de chacun, que ce soit dans l'instant lorsque nous "improvisions" ou sur le papier quand nous tentions d'articuler les désirs de chacun en fonction d'un sujet. J'emploie le mot sujet plutôt que thème, car il s'agissait de "musique à propos", à comprendre comme nos intentions (propos), mais aussi dans leur contemporanéité (à propos).

→ Un Drame Musical Instantané, Les bons contes font les bons amis, CD Klang Galerie gg401

N.B.: pour les amateurs de vinyles, Rideau !, À travail égal salaire égal, Les bons contes font les bons amis, L'homme à la caméra sont toujours disponibles chez GRRR (ainsi qu'aux Allumés du Jazz, chez Orkhêstra et au Souffle Continu) dans leur pressage d'époque ! Par contre, Trop d'adrénaline nuit et Carnage sont épuisés.

vendredi 26 août 2022

La place est prise


J'avais quatre ans. Mes parents m'avaient laissé seul à la maison avec la mission de répondre au téléphone. Ils avaient passé une petite annonce pour trouver une femme de ménage et je devais répondre : "la place est prise". Ce crève-cœur s'est reproduit lorsque j'ai voulu me plier à l'exercice de choisir un disque par an depuis ma naissance. Certaines années, en particulier les 60-70, étaient si riches que c'est un massacre par omission. J'ai fait le ménage moi-même, mais ce n'est pas nickel. Pour une fois j'ai maudit mon âge, jalousant les plus jeunes qui auraient moins de cases à remplir. Et puis comment se souvenir ? L'article m'a pris plus de temps qu'à l'ordinaire. J'ai cherché sur Internet par année, dans ma discothèque par artiste, dans mes souvenirs qui se tamponnent comme à la fête foraine, sur mon blog mois par mois... Certains albums de tel artiste est plus important que celui que j'ai inscrit, mais la place était prise, alors je me suis rabattu sur un moindre. Si c'était moi, je critiquerais fortement certains choix faits à la va-vite pour combler les années amnésiques... Par cette chaleur je n'avais probablement rien de mieux à faire que de me prêter à ce jeu d'obsessionnel.

1952 Sidney Bechet - La nuit est une sorcière
1953 Francis Poulenc - Les mamelles de Tirésias
1954 Emy de Pradines - Voodoo
1955 Jean Cocteau - Poèmes dits par l'auteur
1956 Henry Cowell, Charles Ives, Alan Hovhannes
1957 Edgar P. Jacobs - La marque jaune
1958 Thelonious Monk - Misterioso
1959 Michel Magne - Musique tachiste
1960 Charles Mingus - Pre Bird
1961 Léo Ferré - Les chansons d'Aragon
1962 Edgar Varèse - Arcana Déserts Offrandes
1963 Eric Dolphy - Music Matador
1964 Claude François - à l'Olympia
1965 Beatles - Help!
1966 Harry Partch - Delusion of The Fury
1967 Jimi Hendrix - Are You Experienced
1968 Mothers of Invention - We're Only In It For The Money
1969 Archie Shepp - Blasé
1970 Soft Machine - Third
1971 Carla Bley - Escalator Over The Hill
1972 Colette Magny - Répression
1973 Roland Kirk - Prepare Thyself To deal With a Miracle
1974 Robert Wyatt - Rock Bottom
1975 Birgé Gorgé Shiroc - Défense de
1976 Michael Mantler - The Hapless Child
1977 Ilhan Mimaroglŭ - Agitation
1978 Francis Poulenc - Mélodies
1979 Michael Jackson - Off The Wall
1980 The Residents - The Commercial Album
1981 Hal Willner - Amarcord Nino Rota
1982 Charlie Haden - The Ballad of The Fallen
1983 Tom Waits - Swordfishtrombones
1984 Giovanna Marini - Pour Pier Paolo Pasolini
1985 Lester Bowie - I Only Have Eyes For You
1986 Grieg, Mahler, Scriabine, Saint-Saëns, Reger, Ravel, Debussy, Strauss - Welte-Mignon
1987 John Zorn - Spillane
1988 Michael Mantler - Many Have No Speech
1989 Steve Reich - Different Trains
1990 Fred Frith - Step Across The Border
1991 Conlon Nancarrow - Studies for Player Pianos
1992 William Burroughs - Spare Ass Annie
1993 Frank Zappa - The Yellow Shark
1994 Kronos Quartet - Night Prayers
1995 Björk - Post
1996 Collectif - Buenaventura Durruti
1997 Wyclef Jean - The Carnival
1998 Massive Attack - The Singles Collection
1999 Arto Lindsay - Prize
2000 Bang On A Can - Lost Objects
2001 Noir Désir - Des visages des figures
2002 Joni Mitchell - Travelogue
2003 Fausto Romitelli - Professor Bad Trip
2004 Miles Davis - The Complete Jack Johnson Sessions
2005 Philippe Katerine - Robots après tout
2006 Scott Walker - The Drift
2007 René Lussier - Le trésor de la langue (coffret)
2008 Portishead - Third
2009 Das Kapital - Ballads & Barricades
2010 Kronos Quartet - Rainbow
2011 Shabazz Palaces - Shabazz Palaces
2012 Edward Perraud - Synaesthetic Trip
2013 David Lynch - The Big Dream
2014 Robert Wyatt - Different Every Time
2015 Den Sorte Skole - III
2016 Ursus Minor - What Matters Now
2017 Chinese Man - Shikantaza
2018 Ambrose Akenmusire - Origami Harvest
2019 Daniel Erdmann's Velvet Revolution - Won't Put No Flag Out
2020 Söta Sälta - Comme c'est étrange
2021 Jo Berger Myrhe - Unheimlich Manœuvre
2022 Kendrick Lamar - Mr Morale and The Big Steppers

Encore une fois, il faut voir cette liste comme des pistes. Ce n'est pas un best of, ni mes 70 meilleurs disques. Beaucoup de mes chouchoux sont absents. Il fallait faire correspondre deux listes, celle des années qui se succèdent imperturbablement et celle des albums qui y sont parfois rentrés aux forceps. Cela ne m'a même pas poussé à les réécouter, parce que je les connais par cœur. Avec le cœur, ah ça oui !

mardi 23 août 2022

Les chansons engagées de Madeleine & Salomon


En découvrant Eastern Spring, le second album de Madeleine & Salomon, j'ai eu envie de réécouter le précédent, A Woman's Journey, que j'avais glissé dans ma discothèque. De plus en plus souvent, j'avoue ne conserver que les disques qui m'ont véritablement marqué et je ne sais pas quoi faire des autres que je me refuse de vendre et qui encombrent d'autres rayonnages, certes perchés loin des yeux. Ce faisant, je me souviens tout à coup que ma grand-mère maternelle s'appelait Madeleine Salomon. Il suffit parfois d'un signe pour que l'oreille s'affûte et que des évidences germent. Pourtant aucun des protagonistes de ce duo ne se nomme ni Madeleine, ni Salomon. Alexandre Saada accompagne au piano la chanteuse Clotilde Rulland. Il fait de temps en temps la seconde voix, elle joue de la flûte, leur ingénieur du son, Jean-Paul Gonnod ajoute ça et là quelques discrets effets. Comme sur le premier disque paru il y a six ans, Clotilde et Alexandre assument conjointement les arrangements.


Si ce nouvel album rend hommage à la pop orientale et militante des années 1960-1970, pépites pour la plupart inconnues en Occident, on y reconnaît certaines intonations du précédent consacré aux grandes figures féminines engagées de la chanson américaine. Leur enthousiasme révolutionnaire y est pour quelque chose. Il leur donne une fougue qui vient des profondeurs de l'âme, une soif de justice qui donne de la voix. Les fantômes de Nina Simone, Billie Holiday, Elaine Brown, Janis Joplin, Josephine Baker, Joan Baez hantent ce nouvel opus qui pourtant convoque un classique contestataire libanais (Matar Naem sur un texte du Palestinien Mahmoud Darwich associé à la Bendaly Family), un hymne de la pop iranienne (Komakam Kon combiné avec Howl d'Allen Ginsberg), une mélodie égyptienne (Ma Fatsh Leah), d'autres de Tunisie (De l'Orient à l'Orion), Turquie (le rock anatolien Ince Ince Bir Kar Yağar), Maroc (Lili Twil), Israel (Layil)... J'entends d'ailleurs aussi des inflexions me rappelant mes chansons préférées de Yael Naïm, ou celles de Julie Driscoll-Tippett. Tout cela est traduit en anglais, sauf de rares classiques en français. Alors je remets sur la platine A Woman's Journey que je redécouvre et comprends pourquoi je l'avais gardé. La même ferveur, encore une fois, dans la voix, mais aussi au piano qui soutient le texte avec autant d'entrain que de délicatesse.

→ Madeleine & Salomon, Eastern Spring, CD Tzig'Art, dist./ Socadisc, sortie le 30 septembre 2022

jeudi 4 août 2022

Lila Bazooka, duo imbriqué ou solo enveloppé ?


J'ai d'abord entendu Lila Bazooka en concert au Comptoir de Fontenay. Je connaissais Sophie Bernado, entre autres pour avoir enregistré l'album Arlequin et le concert Défis de prononciation en trio avec elle et la vibraphoniste Linda Edsjö. Auparavant je l'avais découverte au sein de l'ensemble Art Sonic et entendu plus tard avec L'arbre rouge ou le White Desert Orchestra. J'ai toujours aimé les bois et particulièrement le basson, instrument hélas peu courant dans l'histoire de la musique improvisée. Je ne suis capable de citer que Lindsay Cooper et Youenn Le Berre dont ce n'était pas l'instrument principal, mais avec qui j'ai eu la chance de travailler. Sophie Bernado est avant tout bassoniste, même si elle chante comme ici, ou fait du Beat Box ailleurs. J'avais également repéré l'ingénieure du son Céline Grangey dans de multiples disques où le son magnifiait la musique. Or les voilà réunies au sein du duo Lila Bazooka, sorte de solo enveloppé.


Tandis que Sophie Bernado souffle et appuie sur ses pédales d'effets Céline Grangey triture le son sur son ordinateur, diffuse des field recordings ou des séquences électroniques. La musique est à la fois grave et aérienne. Le drone plane au dessus de la mêlée. Les boucles d'anche double tournent en derviche, s'accumulant les unes sur les autres. Les paysages japonais qui donnent son titre à l'album, Arashiyama, défilent comme à la fenêtre du Shinkansen, même si ce train ne passe pas devant ce lieu-dit proche de Kyoto et si la vitesse du son est ici celle de la méditation. Ni 300 mètres par seconde, ni 300 km à l'heure. Juste le temps qu'il faut pour se laisser porter par le rêve. Elles y ont tout de même séjourné. Sur deux pièces, Ko Ishikawa les rejoint au sho, l'orgue à bouche japonais. Voilà près d'un demi-siècle que je passe mes instruments acoustiques à la moulinette des effets électroniques et ce en direct, mais je n'ai que deux mains, deux pieds et une bouche. Je reconnais forcément certaines de mes tourneries, mais c'est un véritable plaisir d'apprécier le jeu à quatre mains des deux musiciennes. Céline travaille le bas-son de Sophie avec une grande finesse, privilégiant les passages lents et progressifs. Leur complicité est essentielle. Sophie peut se concentrer sur son anche. Solo ou duo, je ne sais pas, mais Lila Bazooka fonctionne à merveille.

→ Lila Bazooka, Arashiyama, CD Ayler Records, dist. Orkhêstra (12€ sur Bandcamp, 9€ en numérique)

lundi 1 août 2022

Ornette Under The Repetitive Skies III


Le violoniste Clément Janinet et son projet O.U.R.S. (Ornette Under The Repetitive Skies) tient ses promesses, entre musique répétitive reichienne et free jazz colemanien. Quatre ans après le premier album, avec les mêmes comparses, soit le saxophoniste Hugues Mayot, le contrebassiste Joachim Florent et le batteur Emmanuel Scarpa, il joue les derviches du swing. Le ténor fait irrésistiblement penser à Gato Barbieri quand il n'est pas au piano. Le violoniste se fait discret, mandolinant parfois et préférant surtout miser sur le timbre du groupe. Tous participent à la percussion, le batteur devenant un temps vibraphoniste, Arnaud Laprêt leur prêtant patte forte sur Purple Blues. On se croyait perché en haut de montagnes reposantes, on se retrouve danser dans des plaines vallonnées. Les crins croisent l'anche pour un jazz très seventies, revival digéré, entraînant, euphorique, revendicatif. Le Liberation Music Orchestra a fait des petits. Ils ont grandi. Sur le sixième et dernier morceau de l'album, ils sont rejoints par le chanteur camerounais Ze Jam Afane qui a composé cet Odibi, histoire de reprendre calmement son souffle, le temps de laisser revenir les fantômes.

→ Clément Janinet, Ornette Under The Repetitive Skies III, CD BMC, dist. L'autre distribution, sortie le 8 septembre 2022