70 Perso - avril 2006 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

samedi 29 avril 2006

Studio GRRR (2) - le jardin


Samedi, jour de repos, si, si, ça m'arrive... Alors, si vous n'avez pas la fibre jardinière, passez votre chemin, vous vous ennuieriez, et revenez demain !
Ce matin, nous sommes allés acheter quelques fleurs printanières : des œillets d'Inde orange et bordeaux, des ancolies hybrides "de Coerulea" rouge et or, et des lupins rouges. Il n'y a plus de place pour grand chose. Au début, lorsque j'ai créé cet espace vert et coloré, après avoir cassé la chape de ciment de 40 centimètres d'épaisseur, j'ai réalisé un jardin zen, où tout était sobre et mignon. Il y avait même des rocailles, des cailloux de formes diverses, et Caroline m'avait prêté un énorme rocher en stuc, tellement réaliste qu'on s'y laissait prendre. Avec le temps, le jardin zen s'est transformé en jungle : les bambous font maintenant sept mètres de haut (ils poussent chaque année d'un mètre en une semaine ; on comprendra ainsi aisément la véracité du supplice du pal), le charme est grand et touffu (il nous cache des voisins, au demeurant charmants !), les plantes les plus agressives ont étouffé les humbles, les fraises ont été dévorées par les limaces (qu'on trucide écologiquement en leur laissant des coupelles remplies de bière ; côté escargots, nous les faisons jeûner avant de les savourer), les framboisiers se sont étiolés, mais la vigne donne de plus en plus de grappes, et on attend toujours que le kiwi hybride donne des fruits ; je suis furieux contre mon bouleau pleureur qui a toujours refusé de grandir et je protège le palmier des attaques des bambous. Le mur est envahi de lierre, de vigne vierge et de passiflore. Il y a tellement de trucs qu'il serait vain d'en dresser la liste. Chaque année est différente : il y eut celle des coquelicots apportés sans doute avec la terre, et puis celle du mauve, et une toute jaune... Nous ignorons encore à quoi ressemblera celle-ci. Elle a commencé rouge vif avec le cognassier du Japon. J'apprécie les couleurs complémentaires aux différents verts des feuillages.
Nous avons aussi rapporté de la menthe arabe pour le thé, du basilic et du persil, mais je crains toujours que ces deux-là ne déperissent trop vite, alors nous les avons cette fois plantés en pots. Les thyms (citron et ordinaire) s'étalent, le laurier est devenu un arbre, la ciboulette et la sariette sont reparties de plus belle, et la verveine citronelle s'épaissit chaque année. Françoise fait une telle consommation de tisane... Je me bats régulièrement contre une sorte de doriphores vert émeraude qui attaquent l'énorme buisson de romarin et la sauge. Craignant que les produits toxiques empoisonnent les "simples", j'ai jeté l'éponge du côté des rosiers trop souvent infestés de puçerons. Les seuls traitements que je tolère sont celui des coccinelles et le génocide à la bière évoqué plus haut.
Il y a donc deux jardins. Devant, c'est celui de la maison : églantier, lavater, tamaris, glycine, bambous noirs, conifère rampant, iris mauves, et plein d'autres espèces dont j'ignore le nom, mais je ne peux oublier le yucca qui obstrue la fenêtre de la cuisine, ni le lierre qui mange la façade, ni le muguet qui embaume à l'approche du 1er mai.
Derrière, c'est celui du studio. J'avais toujours rêvé que mon lieu de travail soit éclairé par la lumière du jour et donne sur de la verdure. J'ai pu installer quelques plantes d'intérieur entre les deux fenêtres, puisque le studio est une boîte dans la boîte. Lorsque je fatigue, je vais tailler, cueillir, humer ou simplement prendre le soleil. Lorsque personne ne me voit, il m'arrive de me vautrer dans certaines plantes dont le feuillage est très doux, d'y enfouir mon visage en l'embrassant littéralement (à bras le corps). L'hiver, il y a suffisamment de feuillages persistants (photunia, pins, palmier, toujours les bambous) pour que le paysage ne soit pas désertique. Je prends la photo maintenant, même si la lumière de cet après-midi est un peu grisâtre.
Les oiseaux m'accompagnent, même si la plupart gardent leur distance à cause de Scotch, toujours à l'affût des jeunes merles. Les adultes sont extrêmement bavards ces derniers temps, surtout le matin et le soir. Des moineaux ont fait leur nid dans le toit. Parfois je surprends des mésanges, des rouge-gorge, des verdiers... Les pies ne s'approchent plus depuis que Scotch en a attrapé une : elle avait le cou cassé, pendant en travers de la gueule du chat ; j'ai réussi à le coincer, à desserrer ses mâchoires, et comme par miracle la pie s'est envolée (air de Rossini), cette excellente comédienne faisait la morte !
Si cet aspect du studio vous semble anecdotique, préférez une visite plus professionnelle en vous reportant au billet du 18 avril dernier ou attendez la suite de ce feuilleton immobilier.

dimanche 23 avril 2006

Vide-grenier à la frontière des Lilas, Bagnolet et Paris


Il fait bon, il y a du monde aujourd'hui dimanche, Françoise joue à la marchande !

mercredi 19 avril 2006

Naufrage de l'Accroche-cœur


Tous les jours, les faits-divers hantent les colonnes des journaux. Lorsqu'ils croisent la vie privée, nous permettant de mettre un nom et un visage sur les victimes, le vertige s'empare de nous et nous rappelle à la vie.
Au Journal Télévisé, Jean-Claude, le père de Françoise, aperçoit l'épave de l'Accroche-cœur en mille morceaux, Patrick prostré sur un banc. Tous les sites d'infos reproduisent la dépêche de l'AFP : deux membres de l'équipage d'un catamaran français sont morts dans un naufrage lundi soir au large de la Costa Brava, dans le nord-est de l'Espagne, et deux personnes sont portées disparues. Le catamaran, qui avait six personnes à son bord, cinq hommes et une femme, a chaviré lundi soir près de Port de la Selva, en Catalogne, alors qu'il regagnait son port d'attache à Canet Plage, dans le sud de la France. L'équipage venait de participer à la régate de La Route du Sel qui va de Barcelone à Ibiza et qui s'est terminée dimanche. Les vents violents qui soufflaient à une force de 40-45 noeuds (70 km/h) pourraient expliquer le chavirage du catamaran, lundi entre 21H00 et 23H00. Les passagers ne possédaient pas de radio-balise automatique d'urgence, un dispositif de sécurité qui s'active lorsqu'il est immergé, et n'ont pu utiliser leur radio. Les deux survivants du naufrage ont réussi à regagner la côte à la nage mardi matin avant d'être localisés par la police espagnole et d'être hospitalisés. Deux membres de l'équipage, munis de leur gilet de sauvetage, ont été retrouvés morts mardi matin près du lieu de naufrage. Deux hélicoptères et deux navires de sauvetage maritimes espagnols étaient mardi à la recherche des deux passagers portés disparus... L'Agence Reuters précise : deux personnes sont tombées à la mer, dont on recherche toujours les corps. Deux autres se sont accrochées à l'épave avant d'être balayées par une vague. Leurs corps ont été découverts mardi matin. Les deux survivants ont réussi à se maintenir à l'intérieur de la coque, qui a finalement dérivé jusqu'à la côte au nord de Barcelone. Ce sont eux qui ont prévenu les secours. Hospitalisés en état d'hypothermie, ils souffrent de coupures et de contusions.
Brigitte avait aidé Patrick à réaliser son rêve de voile. Ils ne vivaient que pour le catamaran, s'endettant, revendant la maison de Luchon, louant le bateau pour pouvoir naviguer. Un catamaran de cette taille coûte une fortune à entretenir. Pourquoi sont-ils sortis malgré l'avis de tempête ? Patrick est costaud, il a pu regagner la côte à la nage, Brigitte y est restée. Elle aimait rigoler. Nous ne connaissons pas les quatre autres passagers, ils rejoignent le fait-divers. C'est une histoire triste. On pense aux vivants.

Sur la photo : Françoise avec Brigitte (chemise blanche) et Patrick.

samedi 1 avril 2006

L'appel du large


J'arrête mon blog, plus un mot, j'entre en méditation et je me rase le crâne.