70 Pratique - avril 2010 - Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche 18 avril 2010

Trouver le mot juste


Quelques mots pour signaler un petit ouvrage bien précieux lorsque l'on cherche les siens. Le Dictionnaire des idées suggérées par les mots de Paul Rouaix est un Livre de poche qui me rend bien service depuis quelques temps. Au lieu d'être seulement en quête de synonymes je parcours des yeux les listes d'associations d'idées. Pas de découvertes fondamentales, mais un gain de temps merveilleux lorsque l'on a le mot sur le bout de la langue et qu'il y reste collé par quelque paralysie momentanée de la mémoire. Ainsi passé la liste de mémoire, celle-ci me renvoie à oubli qui égraine à son tour omission, amnésie, manque de mémoire, mémoire courte, mémoire infidèle, mémoire ingrate, négligence, prétermission, prétérition, oublieux, étourdi, distrait, oublier, avoir perdu la mémoire de, ne plus savoir, perdre la tête, rester a quia, avoir perdu le fil, passer, sauter, laisser échapper, être oublié, être sorti de la tête, échapper, s'effacer de la mémoire, se faire oublier, se laisser oublier, Léthé, en faire son deuil, omettre et renvoie à son tour vers distrait et ingrat tandis qu'oublie mène à pâtisserie et oubliettes à prison. L'échappée belle !

jeudi 15 avril 2010

Ascenseur !


Ma nièce devait avoir trois ans lorsque sa maman lui demanda d'appeler l'ascenseur. Prenant la chose à cœur elle cria de toutes ses forces : "Ascenseur !".
Quelques années plus tard, elle fera comme tout le monde, elle appuiera sur le bouton. J'avais douze ans à mon premier voyage aux États Unis quand je découvris qu'il n'y avait pas de treizième étage. On passait directement du douzième au quatorzième. Trois ans plus tard, le liftier nous emportait directement jusqu'à l'appartement improbable que l'on nous avait prêté sur un toit de Manhattan, encombré de Moore et de Calder ! Dans l'ancien hôtel de chasse de Richelieu de la rue Vivienne j'empruntais le vieil ascenseur en bois verni pour monter au troisième où mes parents louaient une partie d'un meublé au-dessus d'un cercle de jeu, rue Léon Morane notre rez-de-chaussée en gravier aggloméré escamota la cabine, rue des Peupliers je préférais l'escalier qui allait toujours plus vite à un âge où l'on monte quatre à quatre et où l'on saute des demi-étages, route de la Reine notre neuvième nous épargnait la grimpette sauf les jours de panne, rue du Château notre jeunesse nous rendait forcément paresseux, rue de l'Espérance j'avais pignon sur rue, l'ascenseur du boulevard de Ménilmontant était beaucoup trop capricieux pour être pris autrement que lorsque nous étions chargés... Anh-Van s'est d'ailleurs retrouvé coincé dedans au mois d'août avec personne dans l'immeuble. Il avait calculé combien de jours il pourrait tenir en buvant son urine. Les ascenseurs m'ont toujours fait penser à des cercueils en route pour les étoiles ou les ténèbres, un sous-marin renversé, une cellule pas si moderne. Le mari de Claudette avait eu le temps de sauter avec sa môme avant qu'il ne s'écrase en bas...
Ces pensées se télescopaient tandis que je quittais le magnétiseur. En général, je grimpe avec et redescends sans, sauf si je transporte mon Brompton. Habitant une maison à quatre niveaux, j'ai l'impression de vivre en abscisse et ordonnée pour entretenir ma santé. Si un jour je construisais quelque part un ascenseur je voudrais qu'il soit suffisamment grand pour en faire une pièce à part entière, chambre ou petit salon avec vue sur la nature ! Mais rien de tout cela ne vaudra jamais le garçon d'ascenseur des Galeries Lafayette de mon enfance, annonçant les rayons à chaque étage, dont celui des jouets... Et Bourvil de chanter en 78 tours, sa mélodie suivant les aller et retours : "Ça monte toujours en l'air, puis ça redescend en bas !"

samedi 10 avril 2010

Un émulateur d'OS9 pour les Mac OSX


En avril 2008, j'avais écrit un article intitulé Le trou noir de la création numérique où je relatais toutes les merveilles reléguées tout en haut de mes archives pour incompatibilité avec le nouveau système Macintosh. Après des années à chercher un émulateur de système 9 qui tourne sur Mac OSX, j'ai téléchargé COI (Classic on Intel) associé à SheepShaver qui remplit cette tâche très simplement. Je ne suis pas certain que l'application soit "autorisée" par Apple, mais je vais pouvoir me débarrasser de vieilles machines que je conservais pieusement en espérant qu'elles ne rendraient pas l'âme trop vite. Reste que les disques sur lesquels sont gravés ces centaines d'œuvres interactives et de programmes culturels risquent de se dégrader avec le temps. On nous avait vanté l'éternité de ce support, or l'on sait aujourd'hui que sa vie est beaucoup plus limitée que le papier, le vinyle et même les supports magnétiques traditionnels à condition d'avoir une machine pour les lire ! Il suffit d'un 0 ou d'un 1 altéré et tout passe à la poubelle... Encore un doute persiste, car en effectuant quelques tests je me suis aperçu que, si tous les CD-Roms s'ouvraient correctement, le son chevrotait, incompatibilité non réglée entre les diverses versions de QuickTime.
N'empêche ! Quel plaisir de revoir et pouvoir montrer Les machines à écrire d'Antoine Denize, Puppet Motel de Laurie Anderson, les Reactive Squares de John Maeda ou You Don't Know Jack... Plus tous ceux auxquels j'ai participé tels Au cirque avec Seurat, Sethi et la couronne d'Égypte, la collection des Bonhommes et les dames, Le grand jeu... Et évidemment Carton (dont une version Internet sera proposée dès qu'Antoine Schmitt aura un moment pour le faire)... Nous pensions bien que quelqu'un développerait une telle application. Il ne me reste plus qu'à grimper et ramper pour attraper ce que j'ai rangé tout au fond, pensant que ce ne serait pas demain la veille. Il suffisait d'un peu de patience.

vendredi 2 avril 2010

Premier avril saumâtre


Deux nuits de suite, presque à la même heure, l'hébergeur OVH, chez qui nous venons de migrer, déconnecte le site et le blog OVH sous prétexte que nos scripts consommeraient trop de CPU et surchargeraient leurs serveurs. Très étrange. Angoissant. Rien dans les logs. Le site n'a pas encore subi de transformations. Jacques suppose que le bug vient de chez eux, mais je crains que la panne se reproduise ce soir, quand il n'y a plus personne joignable au téléphone. Mauvaises nuits. Patience.