Il aura suffi de quitter ma grotte pour abandonner, provisoirement, mes chroniques d'objets culturels qui finissent par m'enfermer dans un rôle journalistique me faisant perdre de vue la vie qui s'écoule autour de moi. Le terme est pourtant le même pour culture artistique ou jardinière. Je suis donc aller aux fraises. L'expression signifie d'abord chercher un endroit isolé pour des ébats amoureux. Cela me plaît, La Ciotat répondant parfaitement à notre escapade de quelques jours. Elle peut aussi suggérer que j'erre sans but en battant la campagne, un peu à côté de mes pompes, cherchant midi à quatorze heures, jolie définition des vacances, surtout lorsqu'elles sont courtes !
Quant aux fruits nous attendrons la prochaine récolte. Jean-Claude a confectionné un système pour les cultiver dans un minimum de place et faciles à arroser, sur le modèle d'un tonneau qu'il avait vu lorsqu'il était enfant. Il a découpé à la disqueuse des trous dans un fût, fabriqué des petits balcons avec ses cisailles en repliant les bords de la tôle pour ne pas se couper. On replante ensuite les stolons, ces longues tiges qui ressemblent à un rhizome, en les faisant courir d'une encoche à l'autre. Je devine le parfum des prochaines confitures dont les pots viendront se ranger à côté de ceux d'abricots, figues, prunes, oranges, poires, pommes, coings, nèfles, et mûres du framboisier, mes préférées !