La misère grandissante, comment éviter les cambriolages ? Dans notre quartier ils se multiplient depuis trois ou quatre ans. Ce sont des jeunes qui opèrent très rapidement, dans les pavillons de préférence ; les rez-de-chaussée sans vis-à-vis sont particulièrement ciblés. Ils cassent une vitre ou bien la porte si elle est de mauvaise facture, ils brisent le bas d'une fenêtre lorsqu'elle est en PVC et la tordent pour entrer. Ils cherchent de l'argent et des bijoux, en leur absence se rabattent sur le petit électro-ménager (appareil-photo, ordinateur, tablette, smartphone...), ils ne prennent pas le temps de tout foutre en l'air. Retournant les tiroirs, ils négligent les étagères, la cuisine, la salle de bain, etc. L'opération doit durer moins de cinq minutes. Les voleurs prennent néanmoins des risques incroyables pour un résultat le plus souvent minable, pénétrant même dans des domiciles en présence de leurs occupants. Leur heure de prédilection était jusqu'ici entre midi et 16h, mais les derniers larcins ont eu lieu le matin tôt et le soir. Les coffres des automobiles ne sont pas épargnés. La plupart du temps ce ne sont pas les objets volés, mais la mise à sac et le viol de son intimité qui sont le plus pénible. Sentiment d'insécurité produisant une paranoïa incontrôlée. Certains riverains installent des barreaux, des alarmes, des caméras. Les petits voleurs choisissent toujours les habitations les moins protégées. Il faut que ça aille vite, très vite.
Le cynisme des gouvernements européens n'arrangera rien. La corruption au plus haut sommet de l'État montre un exemple déplorable auprès de toute la population. Les plus démunis ne s'embarrassent pas toujours d'une conscience morale. Les pauvres volent aussi les pauvres. En nous enfonçant dans une crise savamment organisée, la misère ne peut que s'amplifier. D'un côté la délinquance en col blanc échappe aux Fourches Caudines de la Justice, de l'autre la prison est la meilleure école du crime. Aucune solution aux cambriolages ne paraît satisfaisante. Nous ne pouvons nous barricader comme des assiégés, ni nous reposer sur une police de proximité détruite par le pouvoir. L'État fait des économies à des postes indispensables et soutient les banques, modèles d'une escroquerie légale. Nous devons renverser le système qui crée des inégalités si flagrantes et ne propose qu'une répression inefficace face aux conséquences qu'il a engendrés. L'issue ne peut être que politique.