L'avenir est incertain. C'est ce qui le caractérise. Les accidents n'arrivent jamais d'où on les attend. Ce n'est pas le cas des miracles, qui parfois se font attendre. La brume se dissipe avec les premiers rayons de soleil. L'ère romantique se calquait sur les heures du jour. C'était rassurant. Tout dépendait tout de même où l'on plaçait la nuit. Avant ou après ? Avant, et après. C'est le propre des cycles, porteurs de tout ce qui vit. Up, down, un petit trot. Le son, la lumière, le sang, l'histoire, la vie, le ciel... Rien n'y échappe. Faut faire avec. C'est rassurant et ça fait peur. Tout dépend de la place du curseur. Si ça monte ou descend. La forme de l'onde peut nous être fatale. Colline ou falaise, la dégringolade ou la grimpette n'exigent pas les mêmes aptitudes. J'ai coupé l'onde en bas de ma photo pour simuler un tableau. Ou son évocation. Mets de l'huile, petit homme ! Les mots n'ont jamais qu'un sens. En les découpant, en bougeant la césure, en les déshabillant de leur costume trop bien taillé, des évidences jaillissent, or ce ne sont que des énigmes. Rien ne sert de les renverser, l'inconscient ignore les contraires. L'interprétation est bien la clef de notre réalité. Puisque la vérité on ne peut la dire, toute. Il m'arrive ainsi d'écrire pour ne rien dire. Ni pour occuper l'espace, ni pour n'avoir rien à dire, bien au contraire. La pudeur, le doute, la prudence, le secret, la surprise, la honte, cette peur, que sais-je ? Rien. That is the question. Alors on dit qui vivra verra ou l'on chante que sera sera. Il y autant de bonnes chansons que de fausses réponses. On prend comme ça vient, on donne comme on peut. On espère, l'on s'y perd. Laisse aller, c'est une valse. La curiosité recouvre les attentes d'un nuage de paillettes, une couche de givre qui rend magique le gel de la distance. Ça fondra un jour ou l'autre, puisqu'on s'en rapproche inéluctablement. Question d'heure, ou d'heures. Tout est possible, même l'impossible. C'est merveilleux et terrible à la fois parce qu'on y pense. C'est merveilleux ou terrible selon les fois parce que c'est ainsi que les hommes vivent. Je n'y comprendrai jamais rien, mais ce ne sera pas faute d'avoir essayé.