Qu'est-ce que c'est que cette démocratie qui impose de voter "utile" dès le premier tour des élections sans pouvoir exprimer ses opinions ?

On nous fait croire que nous n'avons pas d'autre choix que de voter Royal pour empêcher Sarkozy. Si c'est vrai, le processus démocratique a atteint ses limites. En bref, on aura déjà voté à ma place avant même que j'ai glissé mon bulletin dans l'urne. De plus, les décisions ne se prennent plus au niveau national ni politique, mais sont entre les mains du pouvoir économique international. À moins de vous sentir vraiment représenter par l'un des candidats de "l'extrême-gauche" et que vous résistiez à la pression de la peur, la seule manière de se désolidariser de cette mascarade grossière, de ce dévoiement des institutions républicaines, de cette manipulation de l'implication citoyenne, ne serait-elle pas de voter blanc, comme dans La lucidité, le roman de José Saramago ?

Quelques questions à développer :
- La peur qui nous a fait voter la dernière fois à 82% pour Chirac n'a-t-elle pas mis en place Sarkozy ?
- Les responsables du résultat du vote sont-ils les électeurs ou les candidats dont les programmes insipides, démagogiques, anachroniques n'ont pas su les convaincre ?
- Absente des programmes des 12 candidats, la culture, fondement d'une société, s'opposerait-elle aux enjeux économiques ? Elle n'est pas plus évoquée ici que dans la Constitution Européenne refusée par les Français.
- Les responsables de notre choix de vie sont-ils nos prétendus représentants ou l'avenir est-il entre les mains de chacun ?
- Les adeptes du vote obligatoire, tels Fabius ou Sarkozy, y ont renoncé lorsqu'ils se sont aperçus que cela validerait le bulletin blanc, désaveu des institutions. Est-ce juste d'assimiler les bulletins blancs aux bulletins nuls ?

Ce billet n'est hélas pas un poisson d'avril. Bon anniversaire, Jean !